Lundi 5 janvier 1874 (A)

De Une correspondance familiale

Billet de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)

original de la lettre 1874-01-05A.jpg


Morschwiller 5 Janvier 1874.[1]

Ma bien chère Aglaé,

Je ne t’écrirai que quelques lignes pour te dire combien ma pensée est absorbée dans la tienne pendant ces jours de deuil que nous traversons[2]. Embrasse pour moi ton père et ta mère[3] dont la douleur est commune avec la nôtre[4]. Il y a dans le cœur pour les êtres chéris qu’on a perdus une sorte de temple dont on n’aime pas à parler, qu’on conserve pour soi seul parce que c’est là qu’on se retrempe par le souvenir vivant des vertus de ceux qui nous ont quittés. Ce souvenir nous fortifie nous encourage, et nous commande de ne pas nous laisser abattre durant le temps qui nous reste à passer sur cette terre.

Bien chère Aglaé, nous t’aimons beaucoup ainsi que ton mari[5], nous vous embrassons comme nous vous aimons ainsi que Charles[6] et nos chères petites filles[7].

Félicité Duméril


Notes

  1. Billet sur papier deuil.
  2. Allusion au décès d’Eugénie Desnoyers, seconde épouse de Charles Mertzdorff, le 16 janvier 1873.
  3. Jules Desnoyers et son épouse Jeanne Target, parents d’Eugénie (†).
  4. Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril ont eux aussi perdu leur fille, Caroline, première épouse de Charles Mertzdorff.
  5. Alphonse Milne-Edwards.
  6. Charles Mertzdorff, auprès de ses filles à Paris.
  7. Marie et Emilie Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Lundi 5 janvier 1874 (A). Billet de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_5_janvier_1874_(A)&oldid=40571 (accédée le 13 novembre 2024).

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