Lundi 4 juin 1860 (A)
Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris)
4 Juin 1860
Ma chère Maman
Tu sais déjà que notre voyage s'est très bien passé et que nous sommes arrivés à bon port. Mimi[1] n'a pas été fatiguée mais je te dirai qu'elle n'a reconnu personne en arrivant et qu'on l'a trouvée excessivement maigrie ce qui a fait une impression pénible à chacun. Ce n'est que d'hier qu'elle a repris ses habitudes et sa gaieté elle paraissait un peu gênée et ne reconnaissait pas du tout la maison. Elle va à merveille, dort et mange très bien mais elle a énormément fondu, elle a diminué de 2 livres. J'espérais la mettre au grand air le plus possible mais depuis notre arrivée il pleut presque constamment, ce qui me contrarie beaucoup. Je te le répète la chère enfant ne peut pas mieux se porter ainsi nous ne nous inquiétons pas de cet amaigrissement. La bonne-maman[2] et la tante[3] en sont folles et ne cessent de s'en amuser. Edgar[4] qui est en tournée de révision a passé la journée de Dimanche avec nous et est reparti ce matin ; il vient chercher sa femme demain et l'emmènera Mercredi. J'ai trouvé Léon[5] à merveille, il a engraissé et a vraiment pris de très bonnes manières ; son énergie et son activité se sont aussi bien développées ; je crois qu'à Paris on va le trouver bien changé à son avantage. Il partira très probablement Mercredi soir, je n'ai pu le lâcher plus tôt car ses affaires n'étaient pas prêtes. Je lui donnerai encore plusieurs commissions que je vous prierai de vouloir bien faire pour moi. Samedi il s'est beaucoup amusé au bal auquel il s'était préparé avec beaucoup d'entrain. Je comprends ma chère maman le vide que nous avons dû faire à la maison, je t'assure que moi aussi j'avais bien gros cœur et ce n'est que d'aujourd'hui que je suis réinstallée. Catherine de Maman[6] part le 25 de ce mois et sera remplacée par une fille qu'elle n'a jamais vue ce qui vaut beaucoup mieux. <Charnele[7]> est parti samedi ; nous avons un jeune garçon[8] qui paraît bien.
Maman[9] et ma tante m'ont chargée de beaucoup te remercier pour les saucissons dont les Zaepffel se sont régalés hier. Nous avons trouvé le jardin délicieux, quel dommage que le beau temps ne nous permette pas d'en jouir. Adieu ma chère maman, je t'embrasse mille fois ainsi que papa[10] et notre chère famille et vous remercie tous du fond du coeur de toutes les bontés que vous avez eues pour moi pendant mon voyage.
Votre affectionnée fille
Caroline M
De bons baisers à mes amies[11], je te prie.
Notes
- ↑ La petite Marie, fille de Caroline Duméril et Charles Mertzdorff.
- ↑ Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
- ↑ Edgar Zaepffel.
- ↑ Léon Duméril, frère de Caroline.
- ↑ Catherine Ritzenthaller, domestique chez sa belle-mère Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
- ↑ M. ? Charnele, possiblement un domestique.
- ↑ Possiblement Jean, domestique.
- ↑ La belle-mère de Caroline, Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Aglaé et Eugénie Desnoyers.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Lundi 4 juin 1860 (A). Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_4_juin_1860_(A)&oldid=40559 (accédée le 15 novembre 2024).
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