Lundi 29 mai 1843 B

De Une correspondance familiale

Lettre de Louis Daniel Constant (Paris) à son frère Auguste Duméril (Lille)


De Constant Duméril fils

Paris 29 Mai 1843

Mon cher ami,

Je crois vraiment que je ne réussirai pas à t’écrire : je ne puis me débarrasser des importuns : je tiens pourtant à t’envoyer quelques lignes, pour te dire combien nous jouissons de tout ton bonheur, et de celui de ma bonne petite sœur[1], que j’aime tant aussi. J’espérais passer au jardin des plantes, pour savoir s’il était arrivé la nouvelle de votre retour à Lille, mais je crains de n’en avoir pas le temps.

J’ai reçu hier une bonne lettre de mon excellente femme[2], qui me dit qu’Eugénie a écrit que vous arriveriez le 27, au soir, suivant votre premier projet.

Mon oncle[3] a l’intention de régler avec toi les comptes des dépenses faites pour les dispenses, et la célébration de ton mariage, et comme il m’avait remis, pour complément de ta dot, des effets formant 9 000 F, je lui ai laissé 500 F en écus à moi, sur lesquels tu prendras la somme nécessaire pour régler, et tu me rapporteras le reste, ou tu le remettras à Félicité.

Je viens de payer les billets de faire-part : c’est plus cher que je ne le pensais : 1 500 à 5 F[4], plus 5 F de composition, 80 F : mon oncle a l’intention d’en payer la moitié : tu verras ce que tu voudras faire.

Maman[5] était moins bien hier que les jours précédents : elle s’était trop fatiguée samedi, après avoir trimé toute la journée dans la maison, nous avions passé la soirée à faire des visites : elle a dormi hier, depuis le dîner jusqu’au thé, malgré la présence de Joseph[6] et d’Alfred[7]. Ce matin elle paraissait être assez bien, quand je l’ai quittée.

Je n’ai plus que le temps d’embrasser toi, nos femmes[8] et nos enfants[9], et de te prier d’exprimer, à mon oncle et à ma tante[10], mes sentiments d’affection et de dévouement.

Ton frère.

C. Duméril


Notes

  1. Eugénie Duméril, que son frère Auguste vient d’épouser.
  2. Félicité Duméril, sœur d’Eugénie.
  3. Auguste Duméril l’aîné.
  4. Sous-entendu : 5 F le cent.
  5. Alphonsine Delaroche.
  6. Probablement Joseph Auguste Fabre.
  7. Possiblement Alfred Duméril, né en 1825, fils de Florimond dit Montfleury l’aîné, étudiant en lettres à Paris – plutôt qu’Alfred Say.
  8. Eugénie et Félicité Duméril.
  9. Caroline et Léon, enfants de Louis Daniel Constant et Félicité Duméril.
  10. Auguste Duméril l’aîné et son épouse Alexandrine Cumont.

Notice bibliographique

D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 2ème volume, p. 403-404

Pour citer cette page

« Lundi 29 mai 1843 B. Lettre de Louis Daniel Constant (Paris) à son frère Auguste Duméril (Lille) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_29_mai_1843_B&oldid=40504 (accédée le 18 décembre 2024).

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