Lundi 28 juin 1880
Lettre de Marie Mertzdorff (épouse de Marcel de Fréville) (Paris, rue Cassette) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris 28 Juillet Juin[1] 1880
Mon cher Papa,
Te voilà donc encore une fois reparti et pour longtemps, c’est triste à penser, aussi il faudra tâcher de part et d’autre de correspondre activement pour oublier un peu et faire passer plus vite cette longue séparation. J’étais au Jardin hier quand Émilie[2] a reçu ta lettre et j’en ai joui avec elle, c’est vraiment bien ennuyeux que cette pauvre Thérèse[3] ait été reprise de nouveau de ses crises de foie, ne devrait-elle pas peut-être faire une saison de Vichy ? Tu pourrais venir chez nous pendant ce temps-là, je t’assure qu’à Villers tu serais le très bienvenu et justement dans la petite maison que Marcel[4] a loué hier il y a une chambre vide qui t’attend.
J’oublie de t’annoncer la bonne et heureuse nouvelle : j’ai depuis hier matin un 4ème neveu[5] qui se porte à merveille ainsi que sa chère maman[6] ; tout le monde est bien content quoiqu’une fille eût peut-être été plus agréable ; non pas à Louise du reste qui aime beaucoup les fils. J’ai appris hier soir en dînant ce grand événement et j’ai été de suite avec Tante[7] (car tu sais que j’étais redevenue son enfant pendant 3 jours) voir ma belle-mère[8] et savoir avec plus de détails tout ce qui concernait la maman et l’enfant. Cette bonne mère est bien contente d’avoir un petit-enfant de plus et surtout que cela se soit si bien passé. Louise a vraiment une admirable santé qui pourrait être enviée par tout le monde ; Samedi elle allait et venait encore comme de coutume et se sentait parfaitement bien portante.
Après notre petite visite Boulevard Saint-Germain, tante m’a ramenée ici où j’attendais Marcel, il est en effet arrivé à minuit et tu devineras facilement que ce n’est pas sans plaisir que nous nous sommes retrouvés ; il est revenu content de ce qu’il avait vu et fait et s’est bien dépêché je t’assure. Il est en ce moment à la Cour où il a bien à travailler encore avant de partir en vacances.
Il fait aujourd’hui une chaleur étouffante, après les pluies de ces derniers temps je crois que cela va être bien bon pour les récoltes.
Adieu, Père chéri, je t’embrasse de toutes mes forces comme je t’aime
ta petite Marie
J’ai l’intention d’écrire encore à bon-papa Duméril[9] et à tante Zaepffel[10] ; à tout hasard j’adresserai ma lettre à Nancy.
Notes
- ↑ La correction de date semble d’une autre main.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Thérèse Neeff, bonne chez Charles Mertzdorff.
- ↑ Marcel de Fréville époux de Marie Mertzdorff.
- ↑ René Barbier de la Serre.
- ↑ Louise de Fréville, épouse de Roger Charles Maurice Barbier de la Serre.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Sophie Villermé, veuve d’Ernest de Fréville.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Lundi 28 juin 1880. Lettre de Marie Mertzdorff (épouse de Marcel de Fréville) (Paris, rue Cassette) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_28_juin_1880&oldid=59312 (accédée le 16 octobre 2024).
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