Lundi 26 janvier 1801, 6 pluviôse an IX
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)
n° 131
6 Pluviôse an 9
26 janvier 1801[1]
Vous aurez appris déjà que vous avez été nommé à la place de suppléant. Le cousin Dumont[2] vous l’a annoncé en vous envoyant des bulletins des lois. Nous n’avions pas voulu vous parler de ce projet avant sa réussite. Comme cette place est un acheminement à celle de juge en titre, il faudra nous prévenir des moindres changements qui pourraient arriver dans les tribunaux. il serait utile, par exemple, de savoir si quelqu’un des juges en activité penchait pour la place de commissaire qui va être créée. Car alors il y aurait vacance. Le citoyen Chaptal nous sera très certainement utile[3]. d’après une note que je lui avais fait tenir pour vous, dans cette circonstance, il avait cru qu’il y avait une place vacante et m’avait fait prier de l’aller voir. Comme l’affaire n’était pas assez importante je l’ai fait remercier par un de ses amis intimes auquel j’ai rendu le plus grand service et je lui ai fait dire qu’à la première vacance je demandais à profiter de sa bienveillance.
Je vous avais tu l’espoir que j’avais d’être nommé à une place de professeur à l’école de Médecine afin de ne pas vous faire participer aux craintes d’une non réussite. tout était arrangé : j’avais même tout lieu d’espérer que je serais nommé à la chaire d’adjoint à l’anatomie.
Mais un professeur de Montpellier, ami de Chaptal, le même qui s’était intéressé pour votre affaire, comme je vous le disais tout à l’heure, obtiendra probablement cette place qu’il désire. Vous sentez que je ne puis pas lutter. Au reste il y a mis les meilleurs procédés. je retombe sur mes pieds. la place n’était que de 5 000ll je ne perds que l’honneur et l’assurance d’être conservé.
Le Citoyen Creton[4] nous a apporté des lettres. je n’y étais pas. il n’a pas laissé son adresse. je ne l’ai pas vu.
Votre fils C. Duméril.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 85-86). A cette lettre était jointe celle du citoyen Belanger (document 1801-01)
Annexe
Au citoyen Duméril Suppléant de Juge
rue Saint Rémy, N° 4804
Amiens
Pour citer cette page
« Lundi 26 janvier 1801, 6 pluviôse an IX. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_26_janvier_1801,_6_pluvi%C3%B4se_an_IX&oldid=59942 (accédée le 22 décembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.