Lundi 17 septembre 1821

De Une correspondance familiale


Lettre d’Alphonsine Delaroche (Sceaux) à son mari André Marie Constant Duméril (Paris)


Original de la lettre 1821-09-17-page1.jpg Original de la lettre 1821-09-17-page2.jpg


255 F

13 septembre 1821[1]

lundi soir

Voici mon cher ami les lignes que je reçois dans ce moment de notre bon constant[2], son épître est laconique, mais elle me dit tout ce que je voulais savoir. « Nous sommes arrivés sans accident à Rouen ; nous ne sommes point pressés dans la voiture ; nous avons tous assez bien dormi, nous sommes au café pour déjeuner ; nous avons bien joui du beau clair de lune. »

J’aime bien lui voir cette disposition à admirer les beautés de la nature, je suis bien contente d’avoir ces nouvelles.

Tu te seras aperçu au moment de ta toilette de l’oubli que tu as fait de ton paquet, qui était pourtant à la même place qu’à l’ordinaire ; j’ai eu l’idée de te l’envoyer par une voiture, et puis j’ai pensé qu’il pourrait lui arriver quelque aventure, et que tu pouvais t’en passer ayant ton habit et ton pantalon bleu, et si tu ne te soucies pas de tes gilets de couleur tu pourrais en mettre un blanc. Je languis bien de savoir comment va ton rhume, et si tu as pu faire ta leçon. J’ai passé aujourd’hui une partie de la matinée chez Mlle de Carondelet avec Mlle Heudelet.

Dis je te prie à Louis[3] de commander demain soir un baba de 3 francs rue Montorgueuil, pour que tu puisses l’apporter mercredi chez Mlle de Carondelet. Dis à françoise de nous envoyer 6 livres de très bon martinique de chez Millot[4], deux verres pour la petite lampe en bougeoir, et une bouteille d’encre de chez Susse.

Adieu mon bon ami, pense à moi, aime-moi, et sois-moi fidèle ; je ne puis m’empêcher d’avoir l’esprit un peu tourmenté de tout l’intérêt que tu portes à la santé d’une tes malades. reçois les tendres embrassements de l’amie qui mieux que qui que soit sait te chérir.


Notes

  1. Il s’agit plus probablement du cachet du 18 septembre de la lettre écrite lundi 17 au soir.
  2. Louis Daniel Constant Duméril, leur fils.
  3. Louis et Françoise, domestiques chez les Duméril.
  4. Il s’agit possiblement du confiseur Millelot, Passage des Panoramas et rue Neuve-Vivienne (mentionné dans l’Annuaire général du commerce, de l’industrie et de l’agriculture, 1838).

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Madame Duméril Delaroche à son mari, p. 26-27)

Annexe

A Monsieur

Monsieur Duméril, membre de l’Institut

rue du faubourg Poissonnière n° 3

à Paris

Pour citer cette page

« Lundi 17 septembre 1821. Lettre d’Alphonsine Delaroche (Sceaux) à son mari André Marie Constant Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_17_septembre_1821&oldid=40304 (accédée le 21 novembre 2024).

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