Lundi 17 août 1868
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Paris)
Avant ton départ de Paris je veux que tu aies encore un petit mot. Que tu saches bien ma petite Nie chérie que je ne suis pas fâché de vous voir revenir ; mais tu t’en doutes bien je n’insiste pas.
Je t’ai dis je crois que le 15 j’étais à Morschwiller où j’ai trouvé tout le monde surpris de me voir. J’ai quitté à 6 h du matin pour avoir plus de temps à moi, par contre je vais être à ce que l’on m’assure être très mal noté dans le grand livre de l’administration. hier matin dès 5 h j’étais au canal, notre travail avance mais il est long & ennuyeux. J’ai fait donner à tout mon monde 55 litres vin, M. André autant aux siens. (c’est du ménage).
Je ne sais si nous finissons aujourd’hui cet ouvrage. Dans tous les cas demain nous travaillerons. Aujourd’hui il n’y a qu’une partie des ouvriers qui sont ici.
hier à 5 h. je me suis rendu au < > c’était bien.
Peut-être un peu trop Convenable pour une pareille fête. Mais lorsqu’on a des boute-en-train comme le Capitaine & son Maire[1], leur exemple n’est pas encourageant.
Quoique, cela s’est bien passé, il y avait abondance de tout. J’ai pu rentrer à 8 h & une heure après, j’ai entendu sonner la retraite.
Mme Berger[2] est revenue avec bonne mine de la mer, Mlle Marie de même est contente. Mais je crois que l’on ne s’est pas trop amusé ; je n’entends pas que l’on ait envie de recommencer.
Georges[3] est à Hambourg depuis hier au soir. En partant il n’allait pas trop mal. Son fils[4] avec lequel j’ai voyagé samedi en rentrant de Morschwiller s’en allait avec <Mme> <> à Uffholz pour le lendemain être d’une grande partie de montagne au <Mulgenheim[5]> par Wattwiller.
Il est bien convenu que je vous attends Mercredi Matin, si je ne reçois pas contrordre.
Julien[6] glissera la pièce (5 F) au garde devant le guichet, avec ses recommandations. Je pense que vous ne souffrirez aucune difficulté de passer avant tout le monde c’est tout ce qu’il faut, car vu le nombre & sa composition, personne ne prendra envie de vous envahir.
Mais pour cela je vous engage d’être au moins une ½ heure avant le départ à la station. D’habitude nous arrivons trop tard, ce qui augmente les difficultés. J’aurais écrit à Ruot[7], mais cela n’est plus utile ayant Julien à vos côtés. Je donne 5 F au chef de train.
L’on me demande au Canal, je te quitte bien réjoui de te t’embrasser bientôt quoique ces 2 derniers jours vont encore me paraître bien longs.
Si la nouvelle que tu m’annonces s’est réalisée j’en félicite sincèrement & de tout cœur Alphonse[8], car il le mérite bien.
Embrasse bien les enfants[9], tes parents[10].
ton ami
Charles
Lundi Matin 9h.
Depuis 15 jours je ne me suis plus occupé de l’école, il est fâcheux que tu n’aies pas rencontré ton conseil[11]. Le rez-de-chaussée est terminé ; l’on commence depuis 2 jours le premier. Dans un mois ce sera sous toit, mais je n’ai encore rien commencé en fait de menuiserie.
Dès que j’aurai un moment j’irai voir à Thann.
Je ne sais absolument rien des henriet ni de Thann en général. Je ne saurais <donc> te dire si la fête a été brillante. Mon Oncle[12] me manque pour cela.
Notes
- ↑ Louis Berger, capitaine des pompiers ; Charles Mertzdorff, maire de Vieux-Thann.
- ↑ Joséphine André, épouse de Louis Berger et mère de Marie Berger.
- ↑ Georges Heuchel.
- ↑ Georges Léon Heuchel.
- ↑ Possiblement le Molkenrain qui culmine à 1 125 mètres.
- ↑ Julien Desnoyers.
- ↑ Henri Ruot.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards est nommé chevalier de la légion d’honneur.
- ↑ Marie et Émilie Mertzdorff.
- ↑ Jules Desnoyers et son épouse Jeanne Target.
- ↑ Mme Brossollet.
- ↑ Georges Heuchel.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Lundi 17 août 1868. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_17_ao%C3%BBt_1868&oldid=61862 (accédée le 15 novembre 2024).
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