Keller, Emile (1828-1919)

De Une correspondance familiale

Charles Mertzdorff s’entretient avec son épouse de la campagne électorale et des élections de 1869 qui se déroulent en Alsace (lettre du 21 mai et suivantes) et opposent Aimé Gros (candidat du gouvernement impérial) et Emile Keller (du parti clérical, soutenu par l’Union libérale monarchiste).

Emile Keller est né à Belfort (Haut-Rhin) en 1828, d'une famille influente de l'Alsace. Après des études classiques à Paris, il est admis à l'Ecole polytechnique (1846), où il refuse d'entrer, préférant les études historiques et la philosophie religieuse. Il aborde la politique et en 1859, à l’occasion d’une élection partielle dans le Haut-Rhin, il est élu en tant que candidat du gouvernement impérial, contre Jules Migeon. Keller se sépare bientôt de la majorité impérialiste au sujet des affaires d'Italie, devenant l’un des chefs et du parti « clérical ». Sa candidature échoue en 1863, devant le candidat officiel, Auguste César West. Mais il est élu en mai 1869, avec le concours actif du parti de « l'Union libérale », contre Aimé Gros et Jean Jules Gros. Il suit la même ligne de conduite que précédemment, intervenant surtout lorsque les intérêts de l'Eglise sont en jeu.

Pendant la guerre de 1870, il commande un corps de volontaires. Son attitude patriotique lui vaut, aux élections du 8 février 1871, dans le département du Haut-Rhin, les suffrages de tous les partis. Elu représentant à l'Assemblée nationale, il proteste à Bordeaux contre l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine à l'Allemagne. Après avoir voté contre les préliminaires de paix, Emile Keller se retire de l'Assemblée avec ses collègues alsaciens.

Les élections complémentaires du 2 juillet 1871 l'y font rentrer, en qualité de représentant du territoire de Belfort, qui l'élisent contre Denfert-Rochereau. Emile Keller est l’un des porte-parole de la droite ; il combat la politique de Thiers, chef du pouvoir exécutif. Il est élu de nouveau en février 1876 dans l'arrondissement de Belfort contre le républicain Feltin. Keller reprend sa place à droite, parmi les conservateurs catholiques, et vote constamment avec la minorité monarchiste. Avec l'appui du cabinet de Broglie-Fourtou, il obtient sa réélection à Belfort en octobre 1877 contre le républicain Grosjean. En août 1881 il est battu par le républicain Fréry ; en octobre 1885 il est élu sur la liste monarchiste du territoire de Belfort. A la Chambre, son zèle en faveur des intérêts conservateurs et catholiques ne se dément pas jusqu’en 1889. Il publie divers ouvrages inspirés d’un point de vue exclusivement catholique.

[D’après le Dictionnaire des parlementaires français…depuis 1789 jusqu'en 1889…publié sous la direction d’Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, 1891]



Pour citer cette page

« Keller, Emile (1828-1919) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Keller,_Emile_(1828-1919)&oldid=41962 (accédée le 21 novembre 2024).

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