Jeudi 9 septembre 1830

De Une correspondance familiale


Lettre d’Auguste Duméril (Paris) à son cousin germain Henri Delaroche (Le Havre)



Au Jardin du Roi ce 9 Septembre 1830.

J’attendais, pour t’écrire, mon cher ami, que j’eusse reçu une lettre de toi, mais je me vois obligé de t’écrire : mais ne crois pas que ce soit à contrecœur, car tu ne dois pas douter que j’aie du plaisir à m’entretenir avec toi.

L’affaire donc qui m’oblige à t’écrire, est, l’envoi de ta bibliothèque, et de tes livres : je voudrais que tu pusses me répondre le plus tôt possible. Si tu tiens à ce qu’on t’envoie ta commode, j’ai mesuré sa dimension, ainsi que celle de la bibliothèque : si on les mettait ensemble, cela ferait une caisse qui aurait 5 pieds, 11 pouces de hauteur, 3 pieds de largeur, et 14 pouces de profondeur. Tu conçois que cela ferait un bien grand volume : peut-être ta commode ne te servirait-elle pas à grand-chose, et maman[1] la prendrait sans difficulté, à son compte : écris-moi donc, pour samedi, ce que tu veux que je fasse, et lundi ou mardi, la caisse partira, par le roulage, ainsi que l’a conseillé Horace[2] ; mais alors, je t’écrirai un mot : je joindrai aux livres ton atlas, ton carton à dessin, ta médaille, ta brosse à dents, et tout ce que je retrouverai ici, et au faubourg Poissonnière[3], t’appartenant. Il me semble bien singulier, je t’assure, de penser que je ne te reverrai peut-être pas avant deux ans d’ici, toi, que j’ai vu si longtemps : nous nous sommes quittés bons amis, j’espère que nous nous retrouverons tels.

Papa a commencé son cours[4] hier : je compte le suivre : je prends des notes, et j’ai l’intention de rédiger les leçons. Je crois que tu ferais plaisir à Eugène[5], en lui écrivant une petite lettre. Je vais sortir avec maman, et je suis obligé de finir ma lettre, beaucoup plus tôt que je ne l’aurais voulu.

Adieu, nous t’embrassons tous, de bien bon cœur, ainsi que tous tes alentours.

Ton cousin et bon ami

Auguste D.


Notes

  1. Alphonsine Delaroche, épouse d’André Marie Constant Duméril.
  2. Horace Say.
  3. La famille Duméril habite au Jardin des Plantes ; AMC Duméril a gardé l’appartement du 3 rue du faubourg Poissonnière pour sa clientèle.
  4. Le cours au Muséum.
  5. Eugène Defrance.

Notice bibliographique

D’après les « Lettres adressées par mon bon mari A. Auguste Duméril, à son cousin germain Henri Delaroche, du 30 Août 1830, au 6 Mai 1843 » in lettres de Monsieur Auguste Duméril, 2e volume, p. 723-725

Pour citer cette page

« Jeudi 9 septembre 1830. Lettre d’Auguste Duméril (Paris) à son cousin germain Henri Delaroche (Le Havre) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_9_septembre_1830&oldid=56191 (accédée le 22 décembre 2024).

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