Jeudi 2 mars 1871
Lettre d’Eugénie Desnoyers (Colmar) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Jeudi[1]
Colmar
5h 1/2
Mon cher Charles,
Deux mots pour te dire que tes trois choux[2] ont fait bon voyage, sont arrivées à bon port chez tante Zaepffel[3] sans aventure d'aucun genre. A Cernay l'aimable société Henriet les a laissées seules dans leur compartiment et à Lutterbach elles se sont glissées fort convenablement dans le compartiment des dames. Un petit bout de lecture a raccourci la longueur de la route, nous étions au complet.
A la gare nous avons trouvé Edgar et la voiture. Emilie est encore enrhumée mais n'a pas trop mauvaise mine, Edgar n'a pas une mine brillante. On nous a très bien reçues et tous deux viennent de me charger de mille amitiés pour toi.
Nos petites filles ont très bonne mine et ont l'air très contentes, les enfants de Mme Maria[4] vont dîner avec nous et la petite doit venir tous les jours jouer avec nos chéries.
Maintenant c'est à toi que je pense, je te vois seul dans nos chambres et ça me fait toujours gros cœur. Mais j'oublie que tu dois mener ce soir une gaie vie de vieux garçon avec M. <Barbé> et je garde pour un autre moment à te plaindre de n'être pas en compagnie de ta femme et de tes fillettes. En attendant Samedi je t'envoie toujours les bons gros becs que je n'ai pu te donner au moment du départ
ta petite femme qui t'aime
E. Mertzdorff
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff et les deux fillettes, Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
- ↑ Maria non identifiée.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 2 mars 1871. Lettre d’Eugénie Desnoyers (Colmar) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_2_mars_1871&oldid=39936 (accédée le 21 novembre 2024).
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