Jeudi 2 avril 1914
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré) à son fils Louis Froissart (Paris)
BRUNEHAUTPRE
CAMPAGNE-LES-HESDIN
BRIMEUX
PAS-DE-CALAIS
2 Avril[1]
Mon cher Louis,
Je te remercie de ta bonne lettre de ce matin, nous ne nous étions pas bien compris faute de nous expliquer suffisamment.
Je suis très tourmentée de la mission que ton papa[2] a donnée ce matin à Michel[3] au sujet de l'auto pour poids lourds ; je crains que ce ne soit une manière de donner cours à des idées très originales qu'il serait trop long de te détailler et dont la plus caressée secrètement, je le crains, est l'exhibition de la Vigie[4]. Cela il faut la l'éviter à tout prix et le plus sûr serait peut-être de supprimer toute tentation en mettant peu d'empressement à faire arriver l'auto.
C'est affreux le rôle que je joue là, mais je prévois une telle perte de temps et peut-être une série de tentations si fâcheuses, si mal comprises de l'opinion, que je crois sage d'y parer.
Je suppose que Michel aura déjà mis peu d'empressement à s'en occuper. Confie-lui mes alarmes. La situation est déjà si peu claire, si tendue ce serait terrible de la compliquer encore[5] !
Bon voyage et fais provision de bon air pour nous arriver plein d'entrain et de vigueur.
Je t'embrasse cher enfant
Émilie
Ci-joint un chèque de 500 F. Tu n'es pas requis de tout dépenser !
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Jeudi 2 avril 1914. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré) à son fils Louis Froissart (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_2_avril_1914&oldid=56369 (accédée le 19 décembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.