Jeudi 23 août 1877

De Une correspondance familiale


Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (à Allevard ?)


original de la lettre 1877-08-23 pages 1-4.jpg original de la lettre 1877-08-23 pages 2-3.jpg


Vieux-Thann 23 Août 1877.

Je te remercie bien, ma bonne Aglaé, de la lettre que tu viens de m’écrire et maintenant je fais bien des vœux pour que notre cher Monsieur Alphonse[1] ne se ressente plus de l’indisposition dont tu me parles, et que le traitement séparé du petit lait apporte à notre bon ami force et santé, je fais les mêmes vœux pour ma chère Madame Dumas[2] qui, à Allevard, est obligée de se soigner, au contentement de tous ceux qui l’aiment, puis j’approuve bien les douches que toi, Marie[3] et petit Jean[4] recevez dans la gorge.
Enfin j’espère que les premières nouvelles seront tout à fait satisfaisantes. Ici nous allons fort bien, je suis heureuse de la bonne santé de mon mari[5] qui regarde comme petite une promenade de deux lieues.

Léon[6] a laissé sa chère femme en bonnes dispositions, le teint est meilleur et l’appétit est revenu. Ce sera Lundi prochain que nous aurons le contentement de la revoir ; aujourd’hui sa cuisinière est arrivée pour tout nettoyer, elle a reçu de sa maîtresse des instructions sur ce qu’elle doit faire dans l’appartement qui est vraiment charmant. Combien il nous sera doux de voir installés nos enfants et de dîner chez eux. Il y a certainement dans la vie de bons moments dont il faut savoir bien profiter. Ma sœur[7] nous écrit toujours des lettres bien intéressantes, on a lieu de se féliciter de ce temps passé aux bords de la mer, les de Torsay[8] sont là aussi avec leurs petites filles bien gentilles et caressantes, me dit ma sœur. Mon mari vient d’écrire à mon frère[9] qui a chez lui dans ce moment un de ses bons amis M. de Saint-Claire[10] ancien ingénieur en chef dont je crois t’avoir parlé. Ma sœur est allée voir Madame Léopold Zurcher[11] qui vient trouver notre famille quand elle est réunie sur la plage. Je pense souvent à l’arrivée ici de la chère Madame Stackler[12], ce sera un vrai bonheur pour Léon et Marie de posséder si près d’eux cette bonne mère.

Ta chère sœur Louise[13] et l’excellente petite Marthe[14] viennent d’être bien éprouvées par l’évènement de la mort de Madame Pavet[15], les souffrances si grandes de cette pauvre dame lui faisaient parfois désirer la mort qu’elle redoutait dans d’autres moments, c’est bien ce qui se présente pour François[16], ce bon serviteur, dont la fin est cruelle et la lutte bien longue. Si tu écris à Madame Arnould[17] veuille me rappeler à son souvenir. Depuis que je sais cette aimable dame si souffrante d’un asthme je voudrais qu’elle connût la machine dont on a parlé devant toi, si merveilleuse dit-on, par le soulagement qu’elle procure aux personnes asthmatiques. Adieu bien chère Aglaé, je t’embrasse bien fort ainsi que nos chères petites[18] que nous ne séparons pas en pensée de leur troisième jeune mère.

Félicité Duméril

Nous envoyons mille choses affectueuses à tes bons parents à Paris[19] et à Allevard.


Notes

  1. Alphonse Milne-Edwards.
  2. Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
  3. Marie Mertzdorff.
  4. Jean Dumas.
  5. Louis Daniel Constant Duméril.
  6. Léon Duméril, fils de Félicité, et époux de Marie Stackler.
  7. Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril.
  8. Charles Courtin de Torsay, son épouse Clotilde Duméril et leurs filles Marguerite et Caroline Courtin de Torsay.
  9. Charles Auguste Duméril.
  10. Joseph Alexandre Tonnet de Saint-Claire.
  11. Marie Henriet, épouse de Léopold Zurcher.
  12. Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
  13. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
  14. Marthe Pavet de Courteille.
  15. Sophie Silvestre de Sacy, veuve de Charles Pavet de Courteille.
  16. François Lochon, employé par les Desnoyers.
  17. Paule Baltard, épouse d’Edmond Arnould.
  18. Marie et Emilie Mertzdorff, élevées par Aglaé Desnoyers-Milne-Edwards, « leur troisième mère ».
  19. Jules Desnoyers et son épouse Jeanne Target ?

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 23 août 1877. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (à Allevard ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_23_ao%C3%BBt_1877&oldid=52069 (accédée le 18 décembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.