Jeudi 19 août 1880

De Une correspondance familiale

Lettre de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Villers-sur-Mer) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


Fs1880-08-19 pages1-4-Marie.jpg Fs1880-08-19 pages2-3-Marie.jpg


Je ne sais, mon cher Papa, si je vais te trouver encore à Vieux-Thann car voici le moment de tous les départs qui approche, néanmoins il me semble qu’il y a si longtemps que je ne t’ai écrit que je veux bien vite encore venir t’embrasser par lettre une dernière fois avant le bon moment de la réunion générale. Quel plaisir de te voir bientôt mon papa chéri, sais-tu que ce sera dans 6 jours.

D’ici je n’ai pas de nouvelles bien intéressantes à te dire du reste quand je pense que je vais bientôt pouvoir causer avec toi rien ne me semble plus assez intéressant à écrire.

Oncle et tante Villermé[1] sont partis ce matin ; nous avons passé ensemble près de trois jours très agréables ; Mardi nous avons été ensemble à Touques au baptême du petit René[2]. la cérémonie s’est très bien passée malheureusement au retour nous avons été pris par un orage épouvantable. Hier nous avons été à Houlgate et à Dives en voiture, bien entendu ; c’est une charmante promenade que j’avais faite autrefois mais je ne me souvenais plus de rien. L’église de Dives est assez curieuse ; c’est de là, dit-on, que Guillaume le Conquérant3 est parti pour la conquête de l’Angleterre.

Je reçois toujours de bien bonnes lettres de Suisse, ce matin c’est Émilie[3] qui m’a donné des nouvelles du voyage, elle paraît enchantée. J’ai reçu aussi un mot de Mme Pavet[4] m’apprenant la mort du petit Guy Dumas ; le 2e enfant de Noël[5] ; ces pauvres gens sont vraiment bien malheureux.

C’est toujours lundi que nous quittons Villers, nous arriverons le soir à Paris où nous coucherons et le lendemain 24 nous nous mettrons en route pour Villeneuve[6] où nous arriverons vers 9h du matin Mercredi. Je compte bien que nous t’y retrouverons mon Père chéri, quel bon temps nous allons passer tous ensemble tant en Suisse qu’à Vieux-Thann.

Je me porte toujours parfaitement ce que tu vas bientôt pouvoir constater. Marcel[7] me presse pour que j’aille sur la plage respirer le bon air et jouir du beau temps, lui reste à travailler car il veut finir sa tâche avant de quitter Villers afin d’être tout à fait libre ensuite. Adieu donc, Père chéri, à bientôt, je t’embrasse de tout mon cœur

Marie

Pardon de mon griffonnage.


Notes

  1. Louis Villermé et son épouse Antonie du Moulin de La Fontenelle.
  2. René Barbier de la Serre.
  3. Émilie Mertzdorff, sœur de Marie, en voyage avec les Milne-Edwards.
  4. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
  5. Noël Jean Baptiste Dumas et son épouse Louise de Tournemine, parents de Hervé, Guy (†) et Cécile.
  6. Villeneuve en Suisse, où doivent se rendre Marcel de Fréville, Marie et Charles Mertzdorff.
  7. Marcel de Fréville, qui travaille à la Cour des comptes.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Jeudi 19 août 1880. Lettre de Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_19_ao%C3%BBt_1880&oldid=59319 (accédée le 8 décembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.