Jeudi 12 juillet 1877 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)

original de la lettre 1877-07-12B pages 1-4.jpg original de la lettre 1877-07-12B pages 2-3.jpg


Vieux-Thann 12 Juillet 1877.

Bien chère Aglaé,

Ma dernière lettre s’est croisée avec la tienne, et toutes deux nous nous écrivions dans le même moment.

Les nouvelles que tu me donnes de la santé de tes chers parents[1] sont bien satisfaisantes, mais celles relatives à François[2] me font de la peine, lui et sa femme sont de braves serviteurs que nous avons appris à connaître et à estimer dans un temps qui est déjà loin de nous. Savoir ces braves gens si atteints, l’un par la maladie, l’autre par de tristes préoccupations me fait bien de la peine.

Ai-je besoin de te dire, ma bonne Aglaé, que ma pensée va souvent vous trouver tous, j’espère que notre cher M. Alphonse[3] se soumettra aux prescriptions de son médecin et qu’il saura prendre pour lui-même les soins parfaits qu’il s’entend si bien à donner aux autres. Tu sais que nous sommes tout à ta disposition et qu’il faut nous employer si nous pouvons être de quelque utilité. Nous n’avons qu’un désir c’est d’agir avec prudence, de ne jamais contrarier, tout en remerciant Dieu quand nous pouvons être de quelque utilité. C’est un devoir et un besoin du cœur de savoir tout faire en vue du rétablissement des forces et du retour à la santé.

Nous attendons aujourd’hui notre chère belle-fille[4] qui a passé quelques jours auprès de sa bonne mère[5] dont la santé n’est pas forte, Marie aussi a besoin de soins. Ce sera pour moi une cause de grand contentement quand Madame Stackler sera installée à Vieux-Thann, je le désire vivement pour Marie, pour Léon et pour nous-mêmes.

J’ai dit à nos chères petites filles[6] que plusieurs fois j’ai entendu dire qu’il est bon, avant d’entrer dans l’eau froide, de se mettre dans l’oreille de la ouate trempée d’huile, que ceci pouvait être un préservatif contre les maux de dents provoqués souvent par les bains qui du reste sont si efficaces pour la santé.

Au revoir ma bien chère Aglaé, nous t’embrassons comme nous t’aimons ainsi que M. Alphonse et nos chères petites filles qu’il nous est si doux de suivre dans tout ce qu’elles font auprès de leur troisième jeune mère[7]. Souvenirs bien tendres à tes chers parents et à tes bonnes sœurs[8].

Félicité Duméril.


Notes

  1. Jules Desnoyers et son épouse Jeanne Target.
  2. François Lochon, époux de Pauline Renard.
  3. Alphonse Milne-Edwards.
  4. Marie Stackler, nouvelle épouse de Léon Duméril.
  5. Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler (« Madame Stackler »).
  6. Marie et Emilie Mertzdorff.
  7. Aglaé Desnoyers-Milne-Edwards, destinataire de la lettre.
  8. Les belles-sœurs d’Aglaé : Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Jeudi 12 juillet 1877 (B). Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_12_juillet_1877_(B)&oldid=39801 (accédée le 6 décembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.