Dimanche 9 juillet 1916
Carte-lettre d’Emilie Mertzdorff (Paris), épouse de Damas Froissart à son fils Louis Froissart (Camp de La Braconne)
9 Juillet
Mon cher Louis,
Je t'ai envoyé hier une andouille et un morceau de langue de Brunehautpré par la poste, puis un colis postal de 5 kilos bien emballé et j'en prépare un autre qui renfermera plus de conserves de viande et que l'on t'expédiera dans le courant de la semaine. Tu trouveras dans le 1er colis 4 bananes, j'espère qu'elles n'auront pas trop mûri en route.
Je pars demain matin pour La Bourboule[1] (hôtel des Iles Britanniques) et Jacques[2] installe Elise dès demain dans une pension de famille à Saint-Cloud en attendant que la maison soit libre : on ne peut l'avoir que le 15. Le petit Jacqui[3] vient d'être assez souffrant et Elise est loin d'être brillante. L'air de la campagne est indiqué et urgent. Jacques a fait il y a quelques jours une chute très rude en sautant dans le tram en marche devant notre porte. Il n'a rien de cassé ni de fêlé mais le coude fortement contusionné et le bras encore raide et très douloureux. Il ne sait encore rien de son examen. Ton père[4] était encore hier à Lyon ; j'espère le trouver à la Bourboule. Il est fatigué.
Je t'embrasse tendrement
Emy
La pauvre Zoé[5] vient d'apprendre que son 3e fils a été tué le 20 Juin par une bombe dans l'abri du colonel avec quatre camarades. Elle a perdu son fils aîné en Février !
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Dimanche 9 juillet 1916. Carte-lettre d’Emilie Mertzdorff (Paris), épouse de Damas Froissart à son fils Louis Froissart (Camp de La Braconne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_9_juillet_1916&oldid=53663 (accédée le 18 décembre 2024).
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