Dimanche 5 mars 1876

De Une correspondance familiale


Lettre d’Emilie Mertzdorff (Paris), partiellement en allemand, à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


original de la lettre 1876-03-05 pages 1-4.jpg original de la lettre 1876-03-05 pages 2-3.jpg


École Pratique des Hautes Études
Zoologie
[1]

Mon bon petit père chéri,

[2 pages en allemand]

Maintenant que ma longue et ennuyeuse conversation allemande est finie, bonjour mon petit papa, je t’embrasse bien fort, parce que tout cet allemand vois-tu cela ne compte pas cela te donnera un mal énorme à lire parce que c’est plein de fautes et que tu ne pourras évidemment pas en comprendre les trois quarts, je ne sais vraiment pas pourquoi je l’ai fait, cela n’a pas le sens commun, c’est évidemment parce qu’on m’a grondée ce matin que j’ai été prise d’une si belle ardeur.

Tante[2] vient de faire un petit sermon à Marie[3] comme quoi il ne fallait pas qu’elle fasse ses problèmes sur de vieux papiers où elle ne peut lire ses chiffres, ainsi elle avait pris pour cela une page d’0 où elle ne s’y reconnaissait naturellement plus. J’ai approuvé intérieurement, mais j’ai gardé le silence parce que j’ai poussé cette manie-là plus loin encore que Marie.

Tu dois déjà savoir que Jeanne[4] est très-contente à sa pension. Vendredi sa mère[5] y est allée avec les garçons[6]. Jeanne avait bien un peu [  ] depuis mercredi mais il paraît qu’elle était très-raisonnable. Quel bonheur que cela s’arrange aussi bien.

Tante est encore très enrhumée, oncle[7] n’a pas voulu la laisser aller à la messe pourtant elle va beaucoup mieux. Nous sommes allées à la messe avec bonne-maman[8], en voiture par conséquent puis elle [est] venue ici et a passé quelques temps avec tantine. M. [Edwards][9] va mieux aussi, pourtant il tousse encore beaucoup et il ne s’est pas levé ce matin pour le déjeuner.

Adieu mon papa chéri, on mange et comme j’ai très faim (toujours très-faim c’est ma chanson), je vais en faire autant. Je t’embrasse de tout mon cœur

Émilie


Notes

  1. Papier à en-tête.
  2. Tante, tantine : Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
  3. Marie Mertzdorff, sœur d’Emilie.
  4. Jeanne Pavet de Courteille.
  5. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
  6. Probablement Alphonse, Joseph, André Pavet de Courteille.
  7. Alphonse Milne-Edwards.
  8. Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
  9. Henri Milne-Edwards.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 5 mars 1876. Lettre d’Emilie Mertzdorff (Paris), partiellement en allemand, à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_5_mars_1876&oldid=39668 (accédée le 21 novembre 2024).

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