Dimanche 2 mai 1886

De Une correspondance familiale

Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Allemagne – Munich ?)


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N°4

Dimanche 2 Mai[1]

Ma chère petite fille,

Je n’ai que d’excellentes nouvelles à te donner, tes chers enfants[2] sont très bien portants, et parfaitement sages ; je t’assure que nous ne nous plaignons pas de les avoir, et que la pensée du plaisir que nous cause leur présence, doit augmenter la satisfaction que tu as dans ton voyage. Amusez vous bien tous les deux[3] sans vous préoccuper de ce que vous nous avez confié.

Le petit Robert tousse à peine, je ne le laisse cependant pas sortir autant que les autres parce qu’il a encore son petit nez un peu pris ; il mange parfaitement et est d’une gaîté très grande. Jeanne comme santé ne laisse rien à désirer, et je puis dire la même chose pour la sagesse, quant au petit Charles, j’en suis folle. Il est impossible de rien voir de plus gentil, et intelligent. Il a toujours ses boutons, et prend très mal son sirop, mais il mange bien, rit sans cesse et est toujours en mouvement. Il part dans le jardin avec son panier plein de pain pour les bêtes. En somme ma fille chérie je suis bien heureuse de constater que tes enfants sont si bien élevés, continue tu es dans le bon chemin. Mais mon papier est petit, je laisserai les compliments pour plus tard.

Damas[4] compte partir pour Vieux-Thann Samedi soir à moins que son service ou autre chose l’en empêche, mais il ne le croit pas.

Dois-je lui donner Jeanne avec Thérèse[5] ?

Quant à Robert et Charles, il est plus sage de ne pas les faire voyager en ce moment pour si peu de temps ; c’était bien ton avis. Thérèse m’a dit que si elle ne faisait pas le voyage pour Mlle Jeanne, elle préférait ne pas aller dans son pays. Elle serait contente de voir sa mère mais le voyage était bien long pour si peu de jours.

Émilie[6] ne sort pas, a encore un peu mal à la gorge, mais on [ ]

Papa[7] n’est pas allé à Montmorency. Peut-être se décidera-t-il à faire ce voyage à la fin de la semaine, mais je n’en suis pas sûre. Jean[8] repart demain.

Ne crois pas que nous travaillons, nous ne faisons rien. J’en suis confuse. Je comptais te faire des surprises, tu auras celle de ne rien trouver de neuf pour les enfants.


Notes

  1. Lettre sur papier deuil.
  2. Les trois enfants : Jeanne (5 ans), Robert (3 ans) et Charles (2 ans) de Fréville.
  3. Marie Mertzdorff et son époux Marcel de Fréville.
  4. Damas Froissart.
  5. Thérèse, une bonne.
  6. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart et sœur de Marie.
  7. Jules Desnoyers.
  8. Jean Dumas.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Dimanche 2 mai 1886. Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Allemagne – Munich ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_2_mai_1886&oldid=53640 (accédée le 15 novembre 2024).

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