Dimanche 1er juillet 1877
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Vieux-Thann 1er Juillet 1877.
Il y a déjà plusieurs jours que je serais venue te trouver, ma bien chère Aglaé, mais j’ai pensé qu’il valait mieux laisser venir auparavant les lettres de nos chères petites[1] qui nous donnent, en dernier lieu, de bons détails sur la santé de notre cher Monsieur Alphonse[2], à présent c’est à toi aussi de te soigner car tu reçois vivement le contrecoup de tout ce qui préoccupe. Je suis heureuse que ton bon mari se soit décidé à se ménager dans son travail et à exécuter les prescriptions du médecin. Il y a déjà longtemps que dans mon petit coin je m’agitais de toute la fatigue qu’il prend, j’en parlais à mon mari[3] mais je n’osais rien te dire à ce sujet parce que j’avais peur de contrarier, enfin bientôt nous aurons le contentement de le posséder ici où il respirera le bon air des montagnes dans la compagnie de notre cher monde de Paris.
Je n’ai rien de particulier à te raconter touchant notre vie intérieure car je sais que Charles[4] vous tient au courant de ce qui peut intéresser. Avant-hier mon mari et moi avons été à Mulhouse où nous avons eu le plaisir de souper chez Madame Stackler[5] qui est charmante pour nous et remplie d’attentions, nous avons été faire visite à Madame Miquey[6] toujours bonne, aimable, empressée de faire plaisir, quant à Marie[7] nous apprécions chaque jour davantage son charmant caractère. Les visites de noces pour Mulhouse ont dû se terminer hier, on en comptait quatre-vingt. Vendredi nous nous sommes trouvés à la gare avec Marie et Hélène Berger qui se rendaient à Mulhouse pour une leçon de chant, le lendemain, à leur grande satisfaction, devait revenir leur mère[8] après avoir passé plusieurs jours auprès de sa sœur[9] à Epinal. Après demain Marie et Hélène comptent aller à l’église de Thann assister au mariage de Jeanne Henriet[10]. Dis à ta bonne mère[11] que je suis heureuse de la savoir bien portante, ce séjour à Launay lui a été comme toujours excellent pour la santé, nous lui faisons nos meilleures amitiés ainsi qu’à ton bon père.
A bientôt ma chère Aglaé, je t’embrasse comme je t’aime ainsi que nos chéries que je suis sans cesse par la pensée. Mon mari se joint à moi pour dire mille choses affectueuses à nos chers habitants de Paris.
Félicité Duméril.
Notes
- ↑ Marie et sa sœur Emilie Mertzdorff.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
- ↑ Joséphine Fillat, épouse d’Étienne Miquey.
- ↑ Marie Stackler, nouvelle épouse de Léon Duméril.
- ↑ Joséphine André, épouse de Louis Berger.
- ↑ Marie André, épouse d’Antoine Albert Deguerre, qui vient d’accoucher.
- ↑ Jeanne Henrietva épouser Paul Baudry.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Dimanche 1er juillet 1877. Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_1er_juillet_1877&oldid=39445 (accédée le 15 novembre 2024).
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