Dimanche 17 juillet 1864

De Une correspondance familiale

Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)

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Vieux-Thann 17 juillet 64

Dimanche soir

Les Duméril[1] nous quittent à l’instant, nous les avons eus à dîner et à souper, la journée s’est bien passée ; on a joué au tonneau[2] et aux boules, on a mangé, on a eu chaud et on a été très aimable. Demain matin arrive la matelassière, je veux la mettre en ouvrage moi-même (tu comprends), à 8 h nous partons pour Morschwiller, Charles[3] doit y aller et on m’a priée de l’accompagner ; Mardi confitures de cerises. Vendredi dernier nous étions le matin à la ferme ; hier au moulin, enfin tu vois qu’en ne voyant personne, j’ai encore une vie assez agitée et qui convient à ma petite santé car j’engraisse.

Au reste en attendant que tu puisses venir juger par toi-même, nous t’expédions nos fidèles représentants[4], j’espère qu’ils s’acquitteront bien des commissions dont nous les chargeons et que tu les accueilleras avec ce même plaisir que j’ai à vous les envoyer.

La petite frimousse de Mimi[5] est tout à fait ça quand elle regarde sa maman[6] et Founichon[7] est en train de méditer une petite malice et l’éclat de rire ne se fera pas attendre. Quant à M. et Mme tout le monde ici les trouve fort ressemblants. Il y en a un autre de moi de la même taille que celui de Charles, on le dit moins bien, mais cependant nous avons dit au photographe d’en tirer quelques épreuves pour vous, il ne les a pas encore.

Avec tout cela je ne te parle pas de toi et cependant, ma petite Gla, je suis bien contente de te savoir mieux, mais ce que je regrette c’est que ta plume soit si paresseuse, pas un mot depuis Arcachon !….. quelle honte !

J’ai reçu laine, tablier, peigne, tout très bien, merci, merci.

Adieu, ma chérie je t’embrasse bien fort, pour ce soir je ne puis encore causer cuisine, ni te consulter sur certain ouvrage que je voudrais faire pour le 25 du mois prochain, donne-moi une bonne idée[8].

Mille bonnes amitiés à Alphonse[9] de la part de Charles

sœur amie,

Eugénie

Je t’écris au son de la musique, Charles s’y remettra un peu avec moi, j’aimerais une partition à 4 mains très <facile>.


Notes

  1. Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril.
  2. Le jeu de tonneau (ou de la grenouille) est un jeu d’adresse très ancien, qui se joue avec des palets.
  3. Charles Mertzdorff, époux d’Eugénie Desnoyers.
  4. Il s’agit de photographies.
  5. Mimi : Marie Mertzdorff, fille du premier mariage de Charles.
  6. Eugénie Desnoyers elle-même, seconde épouse de Charles Mertzdorff.
  7. Founichon : Emilie Mertzdorff, fille du premier mariage de Charles.
  8. Pour la fête de leur mère, Eugénie brodera un coussin (lettre du 23 août).
  9. Alphonse Milne-Edwards, époux d’Aglaé.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 17 juillet 1864. Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_17_juillet_1864&oldid=39409 (accédée le 3 octobre 2024).

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