Dimanche 12 octobre 1873 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Louise Milne-Edwards (veuve de Daniel Pavet de Courteille)(Paris) à Félicité Duméril (épouse de Louis Daniel Constant Duméril) (Vieux-Thann)

original de la lettre 1873-10-12B pages 1-4.jpg original de la lettre 1873-10-12B pages 2-3.jpg


12 Octobre 73[1]

Que c’est bon et aimable à vous, chère Madame, d’avoir ainsi songé à mon bien-être, je suis très frileuse et cet hiver, quand je sentirai la bonne chaleur de ces gros chaussons si bien fourrés, je ne pourrai m’empêcher de penser à vous et de vous bénir.

Me voilà depuis le commencement du mois dans mon nouveau domicile ; je ne dirai pas que je suis encore parfaitement installée, mais je vois que je serai très commodément et je jouis déjà beaucoup, je vous assure, de tant de bon voisinage dont je suis si heureuse de me rapprocher. Nous voyons presque tous les jours vos chères petites-filles[2], elles sont devenues les meilleures amies de mes enfants et je ne saurais vous dire avec quelle satisfaction je vois se rétablir ces relations d’affection déjà si anciennes. Émilie bien qu’un peu plus âgée que Marthe[3] se prête de très bonne grâce, aux jeux de ma fillette, elle a un si charmant caractère qu’elle se fait aimer de tous. Je puis en dire autant de Marie, mais la voilà qui devient tout à fait une personne raisonnable et elle se range souvent avec les parents.
Aglaé[4] est bien heureuse de pouvoir se consacrer à ces pauvres enfants qui lui sont chères à tant de titres, elle leur témoigne une tendresse toute maternelle, qui semble du reste bien payée de retour. Leur petit séjour à Vieux-Thann a dû vous paraître bien doux, malheureusement dans cette vie les bons jours sont les plus rares et vous êtes retombés bien vite dans votre isolement accoutumé. J’espère qu’au printemps vous reviendrez leur rendre cette visite et je vous rappellerai alors la promesse que vous m’avez faite il y a quelques mois.

Recevez, chère Madame, l’assurance de mes sentiments bien affectueux.
Votre très dévouée
L. Pavet de Courteille

Aglaé vient de venir et de me dire que vous lui aviez remis pour moi un portrait de votre chère Caroline[5] ; merci mille fois de ce précieux souvenir.


Notes

  1. « 73 » semble ajouté ultérieurement.
  2. Marie et Émilie Mertzdorff.
  3. Marthe Pavet de Courteille.
  4. Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards.
  5. Caroline Duméril (†), première épouse de Charles Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 12 octobre 1873 (B). Lettre de Louise Milne-Edwards (veuve de Daniel Pavet de Courteille)(Paris) à Félicité Duméril (épouse de Louis Daniel Constant Duméril) (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_12_octobre_1873_(B)&oldid=61752 (accédée le 18 décembre 2024).

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