Dimanche 10 juillet 1887 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Louis Villermé et son épouse Antonie du Moulin de La Fontenelle (Paris) à leur nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)


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L V[1]

Dimanche soir

Bien chère et malheureuse Marie, le télégramme de Marcel[2] nous parvient ce soir et demain matin nous serons partis. Nous aurions voulu aller auparavant vous serrer la main ; mais notre course au Jardin des plantes ne serait ce soir qu’une gêne pour vous et pour toute la famille de votre sainte et si regrettable tante.

Nous ne voulons pas, du moins, quitter Paris sans vous dire que, dans cette triste épreuve, nous pensons fort à vous.

La perte que vous venez de faire est immense. Mais Dieu, avant d’appeler votre tante à lui, vous a donné un mari et des enfants[3] qui, avec le temps, pourront vous consoler. Je lui demande tout particulièrement pour vous et votre malheureux oncle[4], la résignation et le courage.

Nous vous aimions déjà beaucoup, Marie. Votre tristesse vous rend encore plus chère à notre cœur.

Comptez toujours, Marie, sur notre tendre affection.

Villermé

Je ne veux pas, ma bonne Marie, que le mot de votre Oncle vous soit envoyé sans y avoir ajouté mes meilleures tendresses. Ce que Oncle vous a écrit, je l’éprouve comme lui. Toutefois, je tiens à y joindre deux lignes de ma main et un affectueux embrassement.

Votre pauvre Tante n’a pas besoin que l’on prie Dieu pour elle, mais je le prie pour M. Milne-Edwards et pour vous avec une bien sincère ardeur.

A. Villermé

Soyez, je vous prie, notre interprète auprès de Mme votre sœur[5].

8 heures.


Notes

  1. Lettre sur papier deuil, avec monogramme.
  2. Un télégramme de Marcel de Fréville annonçant la mort d'Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards.
  3. Jeanne, Robert, Charles et Marie Thérèse de Fréville.
  4. Alphonse Milne-Edwards.
  5. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.


Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Dimanche 10 juillet 1887 (B). Lettre de Louis Villermé et son épouse Antonie du Moulin de La Fontenelle (Paris) à leur nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_10_juillet_1887_(B)&oldid=53585 (accédée le 15 novembre 2024).

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