Début juillet 1859

De Une correspondance familiale


Fragment d’une lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son père Louis Daniel Constant Duméril (Paris)



et[1] vous en déménagement mais j'espère bien que les choses s'arrangeront de manière à ce que tu puisses venir en même temps que maman[2] ; je ne puis te dire combien je suis impatiente de te montrer que tu es vraiment grand-père[3]. Voilà les Zaepffel[4] aux eaux de Soultzbach[5] près Colmar, Mme Henriet[6] va partir aussi pour Wattwiller à cause de son genou qui ne va pas mieux ; elle est toujours couchée. M. Henriet et Marie[7] restent à Thann ; je tâcherai d'avoir cette dernière souvent à la maison.

La semaine dernière, nous avons eu à dîner M. et Mme Zaepffel, M. Henri Zaepffel le conservateur qui était en tournée et mon oncle[8] ; j'avais un joli dîner très bien réussi par Catherine et dont tout le monde m'a fait compliment.

Voilà nos chambres finies en haut, les meubles doivent arriver aujourd'hui ; pourtant nous ne sommes pas encore débarrassés des ouvriers, nous les avons en bas, et les peintres à la cuisine ; maman[9] est aussi en grand remue-ménage ; on perce une croisée dans sa cuisine et on refait sa salle à manger. Est-on venu du petit St Thomas[10] pour se faire payer ? ils m'ont envoyé une facture, mais seulement je pense pour me faire connaître les prix. Nous allons tous bien mais ne pouvons guère profiter du jardin avec ce temps ou trop chaud ou trop froid. La petite est très sage la nuit maintenant et ne se réveille qu'une fois entre 10 h du soir et 5 h du matin.

Adieu mon cher père, je crois que Charles[11] t'écrit aussi ; nous vous embrassons bien tendrement maman et toi et ta petite-fille qui se réveille en ce moment a l'air de vouloir aussi vous faire dire quelque chose.

Ta fille

Caroline


Notes

  1. La lettre est écrite avant le 9 juillet, date du départ aux eaux de Mme Zaepffel.
  2. Félicité Duméril.
  3. La petite Marie Mertzdorff est née au mois d’avril.
  4. Edgar Zaepffel et son épouse Emilie Mertzdorff.
  5. L'origine du nom Soultzbach vient de « Sulz », source salée, et « Bach », ruisseau. Les bains de Soultzbach, lancés vers 1615, sont très appréciés dès le XVIIe siècle dans toute l'Europe comme lieu de cure et de loisirs.
  6. Célestine Billig, épouse de Louis Alexandre  Henriet.
  7. Marie est la fille aîné des Henriet.
  8. Georges Heuchel.
  9. Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
  10. Le Petit Saint-Thomas est un magasin de nouveautés, fondé en 1830 par Simon Mannoury, situé rue du Bac. Aristide Boucicaut, vendeur puis chef des rayons des châles dans cet établissement, son épouse Marguerite Guérin et un associé rachètent le Petit Saint-Thomas qui devient en 1852 le Bon Marché.
  11. Charles Mertzdorff, mari de Caroline.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Début juillet 1859. Fragment d’une lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son père Louis Daniel Constant Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=D%C3%A9but_juillet_1859&oldid=43110 (accédée le 20 avril 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.