Carondelet, Suzanne de (1792-1877) et ses proches
Familles de Carondelet, de Milhau, de Tarlé
A partir de 1812, Alphonsine Delaroche parle souvent dans ses lettres à son mari de Mlle de Carondelet (Suzanne de Carondelet), qui devient bientôt simplement « la bonne amie ». Les familles Duméril et de Carondelet se fréquentent et les amies se retrouvent à Sceaux, à Paris ou au Havre. Cette proximité perdure et Suzanne de Carondelet, devenue Mme de Tarlé, reste une proche : avec son mari elle fait partie de la quarantaine de personnes conviées en 1858 au repas de noces de Caroline Duméril (la petite-fille d’Alphonsine et André Marie Constant Duméril) et Charles Mertzdorff. Suzanne de Carondelet est la fille de François Louis de Carondelet.
François Louis de Carondelet (1753-1833)
Louis François de Carondelet est né au château de Thumeries (Nord) en 1753. Il est le second fils de Ferry Antoine de Carondelet, qui a en outre quatre filles de son second mariage avec Marie Louise de Parisot. Il entre d'abord dans les gardes wallonnes puis dans le régiment des chevaux légers de la garde de Louis XVI. Il les quitte pour entrer dans les ordres en 1782. Devenu chanoine du chapitre de Seclin, il est choisi comme prévôt en 1786 et élu député du clergé du bailliage de Lille en 1789. Il est emprisonné comme noble et quitte les ordres en 1794. Héritier de la famille depuis le décès de son frère aîné, Ferry Louis Joseph, en 1759 et de son père en 1774, il vend ses propriétés.
En 1794 ou 1795 Louis François de Carondelet épouse Marie Louise Jeannel, fille de Nicolas Gabriel Jeannel, Inspecteur de l’illumination de Paris. Il reconnaît en 1801 sa fille Marie Suzanne Félicité Carondelet, née à Paris le 17 décembre 1792. Le couple Carondelet-Jeannel a un second enfant, un fils, Alphonse (Gabriel Marie) Carondelet (1796-1832). Celui-ci, employé au ministère de la guerre, épouse en 1826 Marie Louise Virginie Champel. Une lettre du 21 janvier 1831 fait allusion à son état de santé.
Après la mort de son épouse, en 1800, Louis François de Carondelet se retire à Sceaux mais c'est à Thumeries qu'il meurt à l'âge de 80 ans.
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Suzanne de Carondelet (1792-1877)
Suzanne de Carondelet est la fille de François Louis de Carondelet.
Dans ses Mémoires sur le règne de Napoléon III (publiées par Eric Anceau, 2005), Horace de Viel Castel trace un portrait de Suzanne de Carondelet vers 1818 qui éclaire le personnage si souvent cité dans les lettres d’Alphonsine Delaroche à cette époque-là : « Suzanne ou Suzette était une jeune personne, alors non mariée (depuis elle a épousé le général de Tarlet (sic)), qui vivait à Sceaux avec son père, dans la maison qu’avait occupée Florian. Suzanne était de trois ou quatre ans plus âgée que moi [l'auteur a alors 16 ans], on la trouvait jolie, elle était fort recherchée et très entourée d’amis dévoués. Sa mère n’existait plus et son père, d’une très noble et très ancienne famille de l’Artois, avait été prêtre avant la révolution de 1789. Il voyait quelques connaissances intimes et n’allait à Paris que très rarement. » Par jeu, il lui déclare son amour. « Cet amour fut accepté et notre liaison dura cinq ans. Tout le monde avait fini par la connaître, et comme Suzette était aimée et recherchée, je fus aimé et recherché aussi : on ne croyait pas pouvoir la prier à un dîner ou à un bal, sans me prier. Nous nous voyions plusieurs fois par semaine, surtout le dimanche, que je passais entièrement dans la maison, nous nous écrivions tous les jours et quelles lettres ! Des romans qui ne nous paraissaient jamais assez longs, pour nous dire tout notre amour. Depuis notre rupture, je n’ai plus revu Suzette, elle est restée dans mon souvenir comme au temps de nos jeunes amours. »
Parmi les relations de Suzanne, outre Alphonsine Delaroche, on note la présence de deux amies, Mlle Hulleu et Mlle Babet. Dans le même cercle, on trouve Mme Dumont, M. et Mme Defrance, Cécile Delessert, épouse de Michel Delaroche, Octavie Duval, sœur de Charles Raoul-Duval.
En 1816, il est question de mariage avec un cousin. Finalement, elle se marie à Sceaux le 25 novembre 1826 avec Antoine de Tarlé.
Deux lettre du 7 février 1877 racontent ses derniers moments.
Antoine de Tarlé (1787-1869)
Né à Marolles, fils de Benoît Joseph de Tarlé, Antoine fait ses études au collège français de Baltimore (Etats Unis). Officier aux lancier sous le Premier Empire, il devient lieutenant-colonel de cavalerie, puis intendant militaire et membre du Conseil de la Légion d'Honneur. Il épouse Suzanne de Carondelet.
Antoinette de Tarlé (1829-1895)
Fille unique de Suzanne de Carondelet et Antoine de Tarlé, Antoinette de Tarlé épouse en premières noces en 1856 Gilbert de Milhau (1818-1865) ; l’année suivante, ils ont un fils, Béranger (1857-1860), puis une fille Suzanne de Milhau. Suzanne de Milhau est la seconde épouse de Paul de Montrond, secrétaire général de la Préfecture de Nantes puis rentier (1839-1910) ; ils ont deux fils, Antoine (1896-1940) et Gilbert (né en 1900) de Montrond.
En 1868, Antoinette de Tarlé, veuve, épouse en secondes noces son beau-frère Béranger de Milhau Carlat (1816, Castres-1872), commis principal à l’administration des Postes. Auguste Duméril est l'un des témoins de ce remariage.
Dans les lettres est également mentionnée (en 1816) Mme de Carondelet.
Suzanne de Carondelet (épouse d'Antoine de Tarlé) est apparentée à Félicie Leroy de la Brière, épouse d’Achille Le Cousturier de Courcy.
Pour citer cette page
« Carondelet, Suzanne de (1792-1877) et ses proches », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Carondelet,_Suzanne_de_(1792-1877)_et_ses_proches&oldid=59961 (accédée le 15 novembre 2024).
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