Automne 1861 (B)

De Une correspondance familiale


Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris)


original de la lettre automne 1861 (B) pages2-3.jpg


Ma chère Maman,

Je viens te donner les quelques explications que tu demandes dans ta bonne lettre reçue tout à l’heure et dont je te remercie bien pour ma part. Je te dirai d'abord que le voyage de Charles[1] à Paris est très douteux et même peu probable d'ici à quelques semaines ; il attend que ses nouvelles machines marchent et c'est toujours dans un temps plus ou moins illimité, puis il lui en coûte tant de quitter la maison et la fabrique que je le < > encore bien loin d'être à Paris.

Pour mes commissions je vais tâcher de les mieux expliquer.

un échantillon de chaque pièce de molleton à 75 c etc. afin que nous choisissions la plus avantageuse

id pour les doublures afin de nous rendre compte de ce qu'on peut avoir dans les bons marchés.

seulement un lange de pauvres ; pour échantillon ou deux s'il y en a à deux prix

idem pour les mouchoirs un de chaque prix, une douzaine de brassières à 30 c une id. à 40 c .

Tout cela avec les articles que je t'ai énumérés pour la femme Legay[2], je te prierai de les payer. Lorsque nous aurons fait un choix parmi les échantillons, nous écrirons pour faire la commande.

Je te prierai encore d'acheter 4 douzaines de chemises de pauvres ; 2 douzaines hommes, id. femmes.

2 pièces faveurs roses et bleues comme pour les boîtes de dragées pour les bonnets de la petite.

10 m de perse[3] semblable à l'échantillon afin que je puisse faire des housses à mon meuble lilas, tu trouveras, je pense, cela au roi de Perse rue Rambuteau

enfin puisque tu veux rapporter quelque chose aux enfants, j'aimerais pour Mimi[4] une petite palatine[5] de fourrure comme son manchon noir et blanc, en faux bien entendu et pour Émilie[6] une petite poupée en caoutchouc ce qui vaut le mieux pour elle.

Mille pardons de finir aussi brusquement ces quelques lignes mais j'ai été interrompue par l'heure du dîner chez Émilie[7] et papa[8] a à peine le temps d'arriver pour la poste. Mille excuses pour mon écriture et reçois je t'en prie les meilleurs embrassements de tes enfants.

Crol


Notes

  1. Charles Mertzdorff, époux de Caroline.
  2. Hypothèse : Madeleine Barceleth, épouse Legay, couturière.
  3. La perse est une toile peinte.
  4. Marie Mertzdorff, deux ans ½.
  5. Une palatine est une petite cape en fourrure.
  6. Émilie Mertzdorff, 10 mois à Noël.
  7. Émilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel et sœur de Charles.
  8. Louis Daniel Constant Duméril, qui n’a, semble-t-il, pas accompagné son épouse Félicité à Paris.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Automne 1861 (B). Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Automne_1861_(B)&oldid=60752 (accédée le 15 novembre 2024).

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