Vendredi 7 et samedi 8 août 1868 (A)

De Une correspondance familiale


Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


original de la lettre 1868-08-07A pages1-4.jpg original de la lettre 1868-08-07A pages2-3.jpg


Villers sur Mer

Vendredi 6h

Je viens de causer écoles, salle d’asile avec Mme Dumas[1], et elle me dit être très liée avec l’inspectrice en chef du matériel des salles d’asile[2] ; une dame qui s’est beaucoup occupée de l’installation des écoles pour les bancs, les pupitres &&.

Enfin je pense que je ferais peut-être bien de l’aller voir à mon passage à Paris, mais pour cela il me faudrait les plans pour pouvoir tirer profit de ma course. Cécile va lui écrire pour savoir si elle est à Paris en ce moment. Je viens donc te prier d’apporter les plans, ou de me les envoyer si tu y renonçais à venir et que tu jugeasses à propos que je m’occupasse de cette affaire. Tu pourrais poser par écrit les questions sur les sujets qui t’embarrassent en disposition de menuiserie pour les places à donner à chaque chose. Cette dame ne s’occupant exclusivement que d’installation de ce genre pourrait nous donner de bons conseils.

Vendredi soir.

Julien[3] n’est pas arrivé, nous n’avons pas de lettre. J’espère qu’il n’y a personne de malade et que nous en entendrons 2 cette nuit. Aglaé[4] a préparé la place de son mari.

La journée a été belle, nous sommes allées aux Vaches Noires où nous avons passé 3 heures avec notre ouvrage. Les enfants[5] vont très bien et ont été bien heureuses de recevoir tes bonnes lettres. Je t’admire d’écrire si bien et si longuement à chacune de nous. Thérèse[6] fait bien d’employer ses abricots en confiture, j’approuve ; souvent on en manque. Qu’est-ce qu’Émilie[7] a à dire à Tante Georges[8] ?

J’ai de la peine à faire écrire les enfants, et je n’aime pas à user mon autorité à cela, car on comprend que la plage, les coquilles ce soit bien tentant.

Bonsoir, Ami chéri, je ne veux pas rester si tard à bavarder. Ce que je remarque c’est que tu ne parles pas de venir nous trouver. ah ! que ce sera bon quand on sera tous ensemble ! Je te vois si seul dans nos grandes maisons, ta petite femme qui t’aime

EM.

Samedi matin

Alphonse est Les deux coups ont été frappés cette nuit à notre porte que nous avons ouverte après avoir fait montrer patte blanche, il n’y avait que le plus petit des loups, l’oncle Alphonse seul est arrivé. Julien était encore un peu souffrant et n’a pas osé se mettre en route, peut-être viendra-t-il aujourd’hui ? Maman n’est pas entrain et cependant dort toujours.

Envoie-moi une dépêche pour me dire si tu arrives afin que j’aie le plaisir d’aller au-devant de toi à Trouville.

Les enfants mangent leur chocolat, les mines sont bonnes.

Adieu, mon cher Charles, je t’embrasse comme je t’aime,

Ta Nie.


Notes

  1. Cécile Milne-Edwards épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
  2. D’après l’Almanach impérial de 1870, Mme Brossollet est « Dame déléguée pour l’inspection du matériel et le contrôle des dépenses des salles d’asile ».
  3. Julien Desnoyers.
  4. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
  5. Marie et Émilie Mertzdorff.
  6. Thérèse Gross, cuisinière chez les Mertzdorff.
  7. Émilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel.
  8. Élisabeth Schirmer, épouse de Georges Heuchel.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Vendredi 7 et samedi 8 août 1868 (A). Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_7_et_samedi_8_ao%C3%BBt_1868_(A)&oldid=60074 (accédée le 26 avril 2024).

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