Vendredi 6 juin 1851

De Une correspondance familiale

Lettre d’Auguste Duméril (Southampton) à son épouse Eugénie Duméril (Paris)


d’André Auguste Duméril.

7[1] Juin 1851. Vendredi 11 h ½ du matin

Me voici à bon port, à Southampton, après une traversée de 11 heures, avec un gros temps, qui ne m’a rien fait, jusqu’à 5 heures ½, heure à laquelle j’ai été forcé de rendre ce qui me restait dans l’estomac, de mon dîner chez Élise[2]. J’étais resté jusqu’alors étendu sur un canapé, dans la chambre où j’avais dormi à bâtons rompus 2 ou 3 heures. Je suis alors monté sur le pont, et y suis resté, jusqu’au moment du débarquement, et là, j’ai encore eu l’avantage de donner à déjeuner, encore trois fois, aux poissons : pendant la dernière heure ½, j’ai été très bien, et suis maintenant parfaitement remis, et fort disposé à faire honneur au déjeuner que nous allons prendre, dans un hôtel, avant de nous[3] mettre en route, pour visiter Southampton, d’où nous ne pouvons partir qu’à 3 heures, aussi, malheureusement, ne serons-nous à Londres qu’à 5 heures ½ : ce retard tient au mauvais temps, qui nous a fait arriver 2 heures plus tard que nous n’aurions dû. Je t’écris d’ici et fort à la hâte, pour l’heure de la poste, celle de Londres devant être passée, quand nous y arriverons. Je t’écrirai demain, de cette dernière ville, petite bien aimée, et pourrai causer avec toi un peu plus à mon aise.

Je tenais surtout à te faire savoir le plus tôt possible mon arrivée à Southampton, et le résultat de ma traversée dont je ne me plains, maintenant que c’est fini, et que je suis parfaitement rentré dans mon état normal.

Adieu donc, chère et bonne petite Eugénie. Reçois mes plus tendres caresses.

De bons baisers à Adèle[4], et mille amitiés à chacun, dans la maison.

Tu as dû recevoir un mot de Céline[5], te disant notre adresse à Londres, mais tu sais que les lettres ne seront pas distribuées le dimanche.

A Aug. Duméril.


Notes

  1. Il s’agit plus probablement du vendredi 6 juin.
  2. Pauline Élise Delaroche, épouse de Charles Latham.
  3. Auguste Duméril voyage avec son cousin Henri Delaroche, négociant au Havre.
  4. Adèle Duméril, leur fille de 7 ans.
  5. Céline Oberkampf, épouse d’Henri Delaroche.

Notice bibliographique

D’après le livre de copies : Lettres de Monsieur Auguste Duméril, 2ème volume, « Voyage à Londres, juin 1851 », p. 552-554

Pour citer cette page

« Vendredi 6 juin 1851. Lettre d’Auguste Duméril (Southampton) à son épouse Eugénie Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_6_juin_1851&oldid=61347 (accédée le 15 novembre 2024).

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