Vendredi 5 avril 1918
Carte-lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé)
5 Avril
Mon cher Louis,
Nous avons enfin reçu hier soir ta lettre du 29 qui nous fixe sur ton sort. Tu ne nous donnes pas ton adresse, faut-il mettre toujours la même ?
Michel[1] est resté au même endroit, au Sud Est de Soissons, dans la propriété de Mme Gosset[2] mère de Mmes André[3] et Jean Buffet[4] et Pierre[5] toujours dans les Vosges, à moins que cela ait changé depuis le 27 et le 29. C’est dans les choses possibles.
Jacques[6] quitte le pays où fleurit l’oranger[7] et s’attend à être le 12 pour 48 heures peut-être dans la ville[8] où il espère trouver Hochstetter et nos pièces. Mais point de permission.
Ton père[9] part ce soir pour Campagne avec Alexandre[10], afin de voir ce que l’on peut faire là-bas pour mettre certaines choses dans une sûreté relative. Il voit toujours l’avenir sombre à tous égards, de près et de loin et est assez triste, mais bien content d’avoir eu ta lettre avant de partir.
Je t’embrasse tendrement, cher enfant.
Emy
Notes
- ↑ Michel Froissart, frère de Louis.
- ↑ Marie Marguerite Morel d’Arleux, veuve de Félix Henri Gosset.
- ↑ Louise Gosset, veuve d’André Buffet.
- ↑ Marthe Gosset, veuve de Jean Buffet.
- ↑ Pierre Froissart, frère de Louis.
- ↑ Jacques Froissart, frère de Louis.
- ↑ « Connais-tu le pays où fleurit l'oranger ? », air célèbre de l’opéra Mignon, créé à Paris en 1866.
- ↑ Possiblement Lyon.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Alexandre Baudens, chauffeur de Damas Froissart.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Vendredi 5 avril 1918. Carte-lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_5_avril_1918&oldid=59390 (accédée le 22 décembre 2024).
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