Vendredi 25 août 1899

De Une correspondance familiale



Lettre d’Edgar Zaepffel (Colmar) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Château de Livet dans l'Orne ?)


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Colmar 25 Août 99

Ma chère Marie

Ta lettre si bonne si affectueuse m'a été droit au cœur. Je ne saurais trop t’en remercier et te dire tout le bien qu’elle m’a fait, on est si touché des marques d’affection qu’on reçoit, surtout quand on est seul ! Cette année-ci j’ai passé par Gérardmer pour venir à Colmar. J’ai été serrer des mains en passant aux Verdelet[1], qui y sont installés dans un chalet qu’ils ont fait construire l’année dernière et d’où l’on a une vue très étendue et de toute beauté sur le lac et sur les montagnes des environs. Ils vont tous bien, leur dernière petite-fille, qui va avoir un an, a été très éprouvée par la dentition, mais elle est tout à fait remise maintenant.

Le lendemain je suis parti pour Colmar, mais au lieu de m’arrêter à La Schlucht, je suis descendu à l’Altenberg pour déjeuner, et cela uniquement en souvenir des bons moments que nous y avons passés ensemble. Tu vois que moi non plus je n’oublie pas le cher passé, et j’y [reporte] bien souvent avec bonheur.

J’ai été deux fois aux Trois-Épis, où l’on monte en chemin de fer électrique depuis un mois. La première fois j’ai pris le tramway qui s’embranche à la station de Turckheim et qui met une heure pour arriver aux Trois-Épis et presque autant pour descendre.

La seconde fois, j’ai fait l’ascension en voiture, ce qui m’a paru plus agréable.

Je n’ai pas besoin de te dire que vous me manquer beaucoup comme à l’Altenberg. J’ai demandé des nouvelles de Madame Duméril[2], que l’on attendait dans quelques jours. D’après ce que tu m’écris, elle doit y être arrivée maintenant, et j’aurai très certainement le plaisir de la voir prochainement.

Hier, j’ai été tout seul au lac Blanc qui est bordé d’un côté par des rochers énormes, entouré d’un peu de verdure, mais sans un seul arbre. C’est admirablement beau et imposant. Je voudrais bien pouvoir vous y conduire un jour. Il faut 3 heures de voiture pour y monter par Orbey. La route est bien caillouteuse encore, mais d’ici à l’année prochaine elle sera beaucoup meilleure, on y travaille déjà.

Je t’embrasse bien bien affectueusement ma chère Marie, ainsi que les enfants[3] et je serre cordialement la main de ton mari[4].

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Zaepffel

J’ai été très heureux d’apprendre que Robert avait passé son baccalauréat avec succès et je lui adresse mes bien sincères félicitations.

Tous mes remerciements à [Jeanne] pour ses photographies qui m’ont fait grand plaisir et que je conserverai précieusement.

Non je me souviens plus de Mme Rich, Mlle Marie Berger[5]. Mais hélas que d’années écoulées depuis ! quel malheur que celui qui vient de la frapper et combien je la plains.


Notes

  1. René Verdelet et son épouse Marie Zaepffel.
  2. Probablement Marie Stackler, veuve de Léon Duméril.
  3. Jeanne, Robert, Charles, Marie Thérèse et Françoise de Fréville.
  4. Marcel de Fréville.
  5. Marie Berger, épouse de Paul Henri Rich ; leur fille aînée, Gabrielle Rich, vient de mourir, à 17 ans.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Vendredi 25 août 1899. Lettre d’Edgar Zaepffel (Colmar) à sa nièce Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Château de Livet dans l'Orne ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_25_ao%C3%BBt_1899&oldid=54059 (accédée le 24 novembre 2024).

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