Vendredi 13 août 1880
Fragment de lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Villers-sur-mer), transcrit par la famille au XXe siècle
Depuis huit jours notre docteur[1] est ici avec sa mère[2], il nous plaît beaucoup, il a bon cœur et c’est un travailleur. Mais j’entends un peu plus que par le passé les misères des autres. J’ai eu hier à dîner ces nouveaux arrivants, mère et fils, et ils me plaisent bien tous deux.
Georges Duméril et sa femme[3] viennent d’expédier tout leur mobilier à Evreux. Georges suivra demain, tandis que sa femme restera quelques jours chez les Berger[4] puis à Sélestat. Georges a besoin de se trouver dimanche à la vente des meubles du château[5] qu’il a achetés, paraît-il, dans de bonnes conditions. Maria se fera-t-elle à cette nouvelle vie de grande solitude, où l’on n’a de viande de bon choix qu’une fois par semaine, et peut-être deux fois du pain, pas d’autre eau que celle des citernes, pour laver son linge il faut aller à 5 km, et pas mal de monde à la maison pour cultiver 40 à 50 hectares ! J’y vois bien des points noirs pour elle qui n’est pas trop robuste. Si je ne te parle pas de la fabrique, c’est que le gérant n’aime pas effrayer son actionnaire et lui dire que l’on marche clopin-clopant mais sans autre désagrément que beaucoup de dépenses et peu de recettes.
Notes
Notice bibliographique
D’après une transcription familiale partielle (Un industriel Alsacien : Charles Mertzdorff, Ludovic Froissart, 1983)
Pour citer cette page
« Vendredi 13 août 1880. Fragment de lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Villers-sur-mer), transcrit par la famille au XXe siècle », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_13_ao%C3%BBt_1880&oldid=35739 (accédée le 15 novembre 2024).
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