Samedi 29 juillet 1893
Lettre (incomplète) de Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (Paris) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (château de Livet dans l'Orne)
Samedi 29 Juillet 93.[1]
En effet, ma chère enfant, notre départ est très prochain, car nous nous mettons en route Mercredi. Ton oncle[2] a déjà pris un petit à-compte il est parti Mercredi dernier à 5h & je l’attends dans un instant, il a pu, comme cela profiter un peu du séjour d’Émilie[3] à Launay, où j’espère bien qu’elle restera au-delà du 8. Elle se porte si bien qu’il me semble qu’il n’y aurait pas d’imprudence à prolonger de quelques jours.
Je ne pouvais pas partir cette semaine, à ce 1er voyage de ton oncle, en raison des choses commencées dans la maison, puis je n’en avais pas fini avec Montmorency qui est loué pour 6 semaines, ce qui donne à peu près autant de peine qu’une location de plusieurs mois & est infiniment moins lucratif.
Ton mari[4] t’a-t-il dit par quel procédé la maison avait été désensorcelée ? Et pourtant c’est un brave homme que B.[5] La nature humaine n’est pas encore arrivée à son plus haut degré de perfectionnement ! Je t’assure, chère enfant, que j’aurais grand plaisir à aller à Livet & que j’espère bien le faire avant la fin de l’été ! Outre les chers habitants de ce beau palais, il y aura tant de choses nouvelles dont nous avons beaucoup parlé que, ne pas les connaître serait tout à fait blâmable. Cela ne m’étonne pas du tout que le jeune Abbé Gosset[6] aille se distraire chez vous & il faut toute la modestie qui t’est naturelle pour croire & dire que ta maison & un séminaire sont à peu près identiques au point de vue des plaisirs mondains. Je ne balancerais pas une minute entre les deux ! Si tu n’as pas beaucoup de fruits, je t’en fais mes sincères compliments, ils partent du cœur & me sont inspirés par la mélancolie que je ressens à la pensée d’une avalanche de prunes qui va tomber ici aujourd’hui, tandis qu’il y a quelques jours j’étais engloutie sous les abricots. Quelle charmante chose ce serait de n’avoir pas besoin de manger.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Samedi 29 juillet 1893. Lettre (incomplète) de Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (Paris) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (château de Livet dans l'Orne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_29_juillet_1893&oldid=53479 (accédée le 15 novembre 2024).
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