Samedi 22 janvier 1876
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris)
Samedi Matin 22 Janvier 76.[1]
Ma chère Marie.
Le temps m’a bien favorisé, il n’a pas fait froid & j’ai un peu dormi de sorte que je suis arrivé sans trop de fatigue.
Bon-papa[2] va mieux, il se lève encore un peu tard de sorte qu’il était encore couché à mon arrivée, je l’ai trouvé maigri, avec une longue barbe qui n’est jamais avantageuse au malade, mais sa mine est bonne. Le docteur sort d’ici, il n’avait pas vu son malade depuis 15 jours & a constaté un mieux sensible, seulement il faudra encore bien des ménagements, mais il se lève tous les jours & même comme l’on a déménagé le bureau à la maison d’habitation c’est dans le cabinet qui donne sur la fabrique que se trouve M. Vollmer & ses livres[3], & bon-papa passe souvent quelques heures à travailler avec lui. Quant à bonne-maman[4] sa toux a bien diminué & en somme elle n’a pas mauvaise mine, va & vient continuellement dans sa maison sans arrêt.
Léon[5] quitte dès le matin pourVieux-Thann & rentre le soir de sorte que je n’ai pas encore rencontré cet ami.
Je pense passer ma journée ici & ne rentrer qu’à 5 h. je n’ai pas eu le temps de prévenir à la maison[6] & ne trouverai pas ma voiture à la station ce qui n’est pas un grand mal.
Mon compagnon de voyage M. Jaeglé avait quitté Paris depuis 2 jours, de sorte que j’étais bien attrapé [de] ne pas le rencontrer à la station & je sais par bon-papa qu’il est rentré depuis 2 jours.
Le dégel est aussi complet ici que je l’ai laissé à Paris, cependant dans les environs de Belfort j’ai encore trouvé un peu de neige.
Après le dîner. Comme j’avais négligé de prendre ma tasse de café & qu’à Mulhouse je trouvais que c’était perdre mon temps je t’assure que le dîner m’a semblé bon. D’autant meilleur que j’ai vu bon-papa bien manger aussi. Le voilà positivement en bonne voie & quoique il se passera encore bien du temps avant d’être tout à fait remis, il sortira tous les jours de beau comme aujourd’hui beau soleil & bonne température.
Je ne te parle pas de ma toux qui en somme n’a pas fait la méchante pendant la route & qui ne demande que quelques [ ] pour revenir a un état normal. En somme je tousse peu & n’ai plus mal a la Gorge : c’est une affaire de temps.
Pour que vous receviez ma lettre demain Dimanche je quitterai Morschwiller à temps pour trouver le train de Thann, j’aurai [l’envie] de voir Léon qui profitera de la voiture, car les routes sont détestables par ce dégel & je mettrai ma missive à la poste.
Je ne suis pas descendu à l’usine, mais vais le faire pour un peu me rendre compte de son état pour à cause d’elle je vais te quitter plus vite qu’il ne m’est agréable, mais dans 1/2 je me remets en route.
Inutile de dire que l’on a beaucoup parlé de vous tous que j’embrasse comme je vous aime. ton affectionné
ChsMff
Notes
- ↑ Lettre sur feuille à en-tête : ch. mertzdorff à niedermorschwiller.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Les livres de compte de l’entreprise.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Léon Duméril.
- ↑ À Vieux-Thann.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Samedi 22 janvier 1876. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_22_janvier_1876&oldid=35477 (accédée le 21 novembre 2024).
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