Samedi 13 août 1859

De Une correspondance familiale

Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris), avec un ajout de Charles Mertzdorff

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La petite[1] qui était bien mieux hier matin et dans la journée nous a encore effrayés le soir moi surtout qui, je le sens, suis d'une faiblesse excessive. Son petit corps était resté bien chaud lorsque vers 7 heures elle a eu tout à coup des mouvements nerveux dans les yeux qu'elle levait et tenait en l'air ; Charles[2] avait consulté pour le cas où cela arriverait et de suite on lui a mis aux jambes des linges trempés dans de l'eau tiède et du vinaigre et des compresses froides sur la tête ; en moins de 10 minutes l'enfant était bien les pieds redevenus chauds et les yeux bien bons et bien calmes elle nous riait et ne paraissait point souffrir nous avions envoyé chercher M. Conraux qui ne lui a pas trouvé de fièvre et a dit qu'il avait déjà vu de ces accidents chez beaucoup d'enfants et surtout chez son petit[3]. Il a ordonné une petite potion calmante. A 7 h. elle s'est endormie en tétant et ne s'est réveillée qu'une fois jusqu’à 6 h. du matin. Cette bonne nuit lui a fait du bien. Ce matin sa tête est encore chaude mais ses mains sont chaudes elle a eu son petit lavement et va prendre un bain de son. M. Conraux l'a trouvée bien il dit que tout s'est passé à ce qu'il croit dans les intestins et qu'elle subit l'air épidémique qui règne et qui provoque des accidents de toute nature on m'attend pour le bain de ma petite. Adieu ma chère maman demain je t'écrirai.

Ta fille

Crol

Je ne suis nullement inquiet sur la petite indisposition de notre petite marie ; elle est encore toujours un peu souffrante, la cause nous l'ignorons encore, mais je crois que c'est principalement nerveux Conraux le pense comme moi - à l'instant elle vient de prendre un bain qui la calme beaucoup. Sa maman lui donne son dîner dont elle est toujours très avide ce qui est toujours bon signe je crois.- Du reste Mme Cornelli la soigne si bien et avec tant d'entendement que Caroline se trouve entièrement soulagée.- Cette dernière est un peu fatiguée elle s'inquiète trop vite elle aussi est nerveuse.

Demain nous vous dirons comment elle passe sa nuit en attendant je vous embrasse tous de cœur

Charles


Notes

  1. Marie Mertzdorff, âgée de quatre mois.
  2. Charles Mertzdorff, père de Marie.
  3. Paul Conraux, né en 1855.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Samedi 13 août 1859. Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris), avec un ajout de Charles Mertzdorff », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_13_ao%C3%BBt_1859&oldid=35323 (accédée le 3 novembre 2024).

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