Montataire (forges)
Lorsque Eléonore Vasseur (alliée aux Duméril par Alexandrine Cumont) se marie en 1846 à Lille avec André Fröhlich, celui-ci est gérant des forges de Montataire et maire de la ville depuis 1832. Ils auront deux filles, Adèle et Marie.
Montataire est un nom dérivé du latin « Mons ad theram » qui signifie, « la montagne près du Thérain ». Située à la confluence de l’Oise et du Thérain, près de Creil dans l’Oise, à une cinquantaine de kilomètres de Paris, la ville tire partie de son site pour développer les activités industrielles, dès le début du XIXe siècle.
En 1811, Georges Dufaud (1777-1852) construit l'établissement de Montataire. Cet héritier des maîtres de forges, élève de l’Ecole polytechnique (promotion 1794), est un ardent acteur de la révolution de la fabrication du fer en France par les nombreuses expériences qu’il mène à Beaumont-la-Ferrière, Uxeloup, Pont-Saint-Ours, avant de présider au développement des usines de Fourchambault. Chaptal, frappé par un mémoire que G. Dufaud lui adresse en 1811, sur la substitution de la houille au charbon végétal dans la fabrication du fer, lui en témoigne toute sa satisfaction et le gratifie de son soutien.
A Montataire, Dufaud installe, sans vraiment connaître ce qui se pratique en Angleterre, un petit laminoir d'essai, pour l'étirage du fer, et un four pour affiner le fer à la houille, dont la flamme chauffe en même temps un four de cémentation pour l'acier. Ce système de fabrication fait la réputation des usines de Montataire. Les forges sont rachetées en 1813 par les frères Mertian, originaires d’Alsace : Jean Jacques Bernard (1775-1828) et Basile Louis (1778-1849), l’un des frères ayant été condisciple de Dufaud à l’Ecole polytechnique. L’usine fabrique alors du fer par affinage de vieilles fontes recueillies en région parisienne. A partir de 1818, elle produit des tôles et des fers-blancs selon la méthode anglaise. Elle lamine aussi des plaques de cuivre rouge, à l’usage des chaudronniers. Les activités industrielles attirent une main d’œuvre rurale nombreuse et entraînent la construction de nouveaux quartiers d’habitation. Les forges emploient 40 ouvriers en 1812-1813 et 145 ouvriers vers 1830. A la suite de la mort de son frère, Basile Louis Mertian constitue la Société anonyme des Forges et Fonderies de Montataire (1840), dont André Fröhlich devient le gérant.
Pour citer cette page
« Montataire (forges) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), URI: https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Montataire_(forges)&oldid=31284 (accédée le 21 novembre 2024).
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