Mercredi 17 octobre 1876 (B)
Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Mon cher Charles, depuis plusieurs jours je voulais vous écrire et cependant je ne l’ai pas fait. Je tenais à venir vous parler de la visite que nous avons faite à M. Dewulf[1], pensant que vous seriez aussi heureux que moi de son résultat.
Je tenais à ce qu’on constate l’état dans lequel revenait Marie[2], et je souhaitais beaucoup savoir si les douches pouvaient lui faire du bien et s’il n’y avait pas d’imprudence à les lui donner.
M. Dewulf après l’avoir bien écoutée m’a dit qu’il n’y avait plus la moindre chose ; qu’il retrouvait sa bonne respiration et que ce qui l’inquiétait au printemps avait tout à fait disparu ; il a trouvé la gorge bien mais a cependant trouvé nécessaire que Marie [se gargarise] matin et soir avec du borax et du miel Rosat ce qu’elle fait bien exactement. Il est pour les douches trouvant qu’il n’y a aucun inconvénient à lui en donner et qu’elles peuvent lui faire le plus grand bien. Du reste je puis vous dire que tout se fait bien régulièrement, et jusqu’à présent sans trop d’ennui du côté de la patiente ; elle est bien gentille et ne réclame pas ; sauf Dimanche dernier elle a reçu tous les jours sa douche. Nous y allons généralement vers 1h lorsque nous sortons, afin de marcher après, ce que M. Dewulf nous a bien recommandé. Du reste la réaction se fait de suite. Nous ne recevons que des compliments sur sa bonne mine ; nous ne pouvons pas avoir la prétention de lui voir conserver son teint noir tout l’hiver ; mais qu’elle se porte comme en ce moment toujours et nous serons tous contents.
Voilà, mon cher Charles, tout ce que je voulais vous dire, afin que, tout en étant loin, vous soyez bien au courant de tout ce qui se passe ici. Marie vous a écrit de matin[3], pendant que j’étais au mariage de Mlle Violet[4] ; dans la journée nous sommes sorties toutes les 3 afin de profiter du beau temps, nous sommes allées faire différentes petites courses, chez le cordonnier, chez les petites sœurs des pauvres pour avoir des nouvelles d’une vieille femme ; puis chez Mme Cordier[5] qui n’est pas encore revenue de la campagne où elle est retenue par [la nouvelle] mariée[6] qui vient d’être malade. Nous avons manqué la visite de la famille Allain[7] et celle de Mme Arnould[8] qui était venue nous voir avec Mathilde[9]. Nous retrouverons Jeudi ces dames au cours car Paulette[10] sera de retour. Ainsi que Marie vous l’a écrit ; il nous semble qu’il serait préférable de prendre chez vous la sœur de Thérèse[11] que vous connaissez déjà que d’introduire une personne inconnue ; si les deux sœurs sont bien ensemble ce qui est bien probable vous aurez au moins la paix ; seulement il me semble qu’il serait important de donner la chose comme provisoire en attendant que vous ayez le temps de prendre un parti. De cette façon vous pourrez ne pas garder la sœur de Thérèse sans qu’il y ait rien de blessant pour elle ; ou vous pourrez la prendre tout à fait si vous voyez qu’elle peut faire l’affaire.
Adieu, mon cher Charles, croyez à ma profonde amitié.
AME
Notes
- ↑ Le docteur Louis Joseph Auguste Dewulf.
- ↑ Marie Mertzdorff.
- ↑ Voir la lettre 17 octobre 1876 (A).
- ↑ Lucie Violet, épouse de Jules Carpentier.
- ↑ Félicie Berchère, épouse de Charles Cordier.
- ↑ Probablement Lucie Cordier, épouse d’Eugène Simon.
- ↑ La famille d’Emile Allain et son épouse Alice Lebreton.
- ↑ Paule Baltard, épouse d’Edmond Arnould.
- ↑ Mathilde Arnould.
- ↑ Paule Arnould.
- ↑ Anne Neeff, épouse de Nicolas Auguste Abel, sœur de Thérèse Neeff, qui est au service de Charles Mertzdorff.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 17 octobre 1876 (B). Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_17_octobre_1876_(B)&oldid=34975 (accédée le 15 novembre 2024).
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