Mercredi 15 août 1894

Vendredi 20 juillet 1894 Dimanche 7 octobre 1894

Lettre de Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (Launay près de Nogent-le-Rotrou) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (château de Livet dans l'Orne ?)

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15 Août 94

Je comptais t’écrire aujourd’hui, ma chère enfant, & voici une lettre de toi qui me devance, je vois que vous êtes dans l’eau comme nous, c’est triste pour ces pauvres moissons & ces pauvres agriculteurs. Nous répétons 25 fois par jour la même chose : Ah ! je crois que le temps va changer, le baromètre monte, la girouette tourne au Nord ! & le temps ne change pas, le baromètre descend, la girouette reste à l’Ouest & le maître de céans triste & morose apportant de temps en temps un épi d’orge ou de blé ayant germé sur pied. Enfin ce sont là les délassements de la campagne !

Tu me demandes comment je marche : Je suis allée hier au Champignon, mais je n’éprouve pas grand plaisir à me traîner ainsi & tant que je n’aurai pas repris l’élasticité de la 3^e jeunesse, au moins, ces promenades de vieille infirme auront pour moi peu d’attrait. Je progresse pourtant & bientôt, je pense, je laisserai là les béquilles.

Marthe a toujours l’intention d’aller vous retrouver au milieu de la semaine prochaine. Ton oncle ira passer la journée de Lundi à Paris, puis il repartira d’ici Mercredi soir définitivement, comptant se mettre en route pour le Midi Jeudi soir. il veut s’arrêter un peu à Nîmes & en outre le voyage de là à Valleraugue demande encore 6^heures, c’est à dire qu’il faut le faire la veille du jour d’inauguration de la statue car il n’y aurait pas moyen dans la matinée du 25. Cela peut s’appeler une vraie corvée, c’est de Valleraugue qu’il partira avec M. Hamy pour l'excursion des gorges du Tarn. Qu’est-ce que ton mari en dit, maintenant que le moment est tout proche ? Il devrait bien mettre à exécution son aimable intention de venir un jour ici. Quant à toi, chère enfant c’est une promesse formelle que Marthe te rappellera de vive voix, & tu sais bien que plus vous serez nombreux, mieux cela nous contentera.

Je pense qu’en ce moment tes enfants jouent, pour la S^ainte-Marie, quelque scène classique dont M^lle Bonde aura surveillé les répétitions et que toute la matinée tu auras dû fermer les yeux & les oreilles pour laisser le champ libre aux mystérieux apprêts. D’ici nous t’envoyons tendresses, bons souvenirs, souhaits affectueux, regrettant de n’être pas avec toi comme l’an dernier.

M^lle Soleil se marie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J’ai reçu le jour même de notre départ de Paris une aimable lettre de ta belle-sœur. Elle doit être en effet bien satisfaite du succès de ses fils. Tous trois ont bien fini leur année.

Ton oncle vient d’entrer, sais-tu pourquoi ? Pour chercher dans l’armoire à pharmacie un [remède] quelconque & s’assurer qu’il y en a un. on revient d’une cueillette de champignons dans les bois & si par hasard ils étaient vénéneux, il faut avoir le remède sous la main. Je pousse des exclamations désolées, mais inutiles...

Adieu chère enfant, mes tendres amitiés, chacun se joint à moi.

CMEDumas

Jean a un charmant petit beagle de 3 ou 4 semaines, ce détail est pour les enfants.

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Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mercredi 15 août 1894. Lettre de Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (Launay près de Nogent-le-Rotrou) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (château de Livet dans l'Orne ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_15_ao%C3%BBt_1894&oldid=52230 (accédée le 18 décembre 2024).

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