Mercredi 14 février 1883

De Une correspondance familiale

Lettre de Paul Duméril (Moulins) à sa tante Eugénie Duméril, veuve d'Auguste Duméril (Saint-Brieuc). Lettre recopiée au XIXe siècle


Lettre de Paul Duméril.[1]

Moulins 14 Février 1883.

Ma bien chère Tante,

Le souvenir des dernières marques de tendre affection que vous avez données à notre père[2] bien aimé, resserre encore, s’il est possible, les liens qui nous unissent à vous. Toutes les fois que je me reporterai à cette nuit douloureuse, je vous verrai, agenouillée avec nous, au pied du lit, où se consommait le sacrifice ; j’entendrai les fortifiantes paroles que vous avez adressées à notre cher défunt, si peu de temps avant que Dieu nous l’enlevât, pour le rappeler à Lui.

Vous avez, je le sais, partagé, avec lui, jusqu’à la fin, les affections de son cœur. Vous avez puissamment contribué à lui obtenir les grâces suprêmes, auxquelles il doit, nous avons la confiance, le bonheur éternel. Aujourd’hui encore, vous priez avec nous pour cette âme si chère. Quelle reconnaissance nous vous devons, mais aussi, quel redoublement de tendre et respectueux attachement, pour vous, ma chère tante, qui aujourd’hui représentez pour nous notre bien aimé Père, mieux que qui que ce soit, car personne au monde, maintenant, ne l’a aimé davantage, ni plus parfaitement connu.

Veuillez, je vous prie, ma bien chère Tante, dire à ma chère Adèle[3] combien j’ai été profondément touché de sa lettre. Papa avait aussi pour elle, une extrême affection : que de fois j’en ai été témoin ! Elle sait ce que nous avons perdu, comme je connais les douleurs qu’elle a ressenties. Nos Pères[4] s’aimaient tant, et étaient si bien faits pour s’aimer.

Adieu, ma bien chère Tante. Je vous embrasse respectueusement, de tout mon cœur, et je vous prie de faire à Félix[5], à Adèle, et aux enfants[6], toutes mes meilleures amitiés.

Votre neveu tout affectionné.

Paul Duméril.


Notes

  1. Mention ajoutée lors de la copie.
  2. Charles Auguste Duméril (†), frère d'Eugénie Duméril.
  3. Adèle Duméril, épouse de Félix Soleil et fille d'Eugénie Duméril.
  4. Charles Auguste Duméril (1812-1883) et Auguste Duméril (1812-1870).
  5. Félix Soleil.
  6. Marie, Léon, Pierre, Louise et Auguste Soleil.

Notice bibliographique

D’après un livre de copies.

Pour citer cette page

« Mercredi 14 février 1883. Lettre de Paul Duméril (Moulins) à sa tante Eugénie Duméril, veuve d'Auguste Duméril (Saint-Brieuc) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_14_f%C3%A9vrier_1883&oldid=52371 (accédée le 15 novembre 2024).

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