Mardi 31 janvier 1871
Extraits d’une lettre d’Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril (Paris) à sa sœur Félicité Duméril et son époux (Morschwiller), recopiée par Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Le 5 Janvier 1871[1]
Julien[2] a été atteint à 10 h du matin au fort d'Issy, par un éclat d'obus, qui lui a enlevé une partie du ventre, horrible blessure qui ne laissait aucun espoir. Paul[3] à 11 h du soir a dû l’abandonner, pour motif de garde, Julien, qui a succombé, le 6 Janvier à 6 h du matin à l'âge de 24 ans.
Sa fin a été héroïque : il n'a pas laissé échapper une plainte, a fait écrire à ses parents[4] qu'il était blessé, pas très ingambe, embrassant très fort très fort, chacun des siens, qu'il a nommés, en envoyant un souvenir à François et Pauline[5].
Il s'est uniquement préoccupé de ses parents, parlant, à Paul, de son père, de sa mère, de ses sœurs[6] et de ses frère[7] et beaux-frères. Il craignait que sa mort ne tardât deux ou trois jours, mais les 24 heures, à peu près des plus horribles souffrances, lui ont, espérons-le, valu la palme du Martyre.
J'ai sous les yeux les plus admirables exemples de résignation chrétienne, donnés par M. et Mme Desnoyers et Aglaé.
Extrait d'une lettre de Mme Auguste Duméril du 31 Janvier 1871.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original de la copie
Pour citer cette page
« Mardi 31 janvier 1871. Extraits d’une lettre d’Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril (Paris) à sa sœur Félicité Duméril et son époux (Morschwiller), recopiée par Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_31_janvier_1871&oldid=40989 (accédée le 4 octobre 2024).
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