Mardi 30 mars 1880
Lettre d’Emilie Mertzdorff (épouse d’Edgar Zaepffel) (Nancy) à sa nièce Marie Mertzdorff (Paris)
Nancy le 30 Mars 1880
Ma chère Marie, nous avons passé notre après-midi à courir les magasins de Nancy, et je viens à la hâte te faire connaître avant le départ du courrier le résultat de nos recherches.
Voici ce que nous avons trouvé de mieux :
1° Pendule avec bronze non doré avec socle en marbre noir. Le socle est surmonté d’une statuette représentant Psyché en costume très convenable pour une princesse de l’antiquité. Beau modèle. Hauteur du socle et de la statuette 70 centimètres, candélabres à plusieurs branches également bronze sur socle en marbre noir.
C’est un peu sévère ; mais l’ensemble est très harmonieux.
2° Une garniture Henri II en cuivre poli se rapprochant beaucoup du style Louis XVI, garniture évidemment composée d’une pendule et des candélabres, la pendule est très jolie de forme, les candélabres aussi ; mais ces derniers ne sont qu’à deux branches et tout en étant plus bas que la pendule, ils font bon effet.
3° Pendule boule Louis XIV, en cuivre poli et écaille. Très ornementée. Avec ce genre de pendule on remplace les candélabres par deux lampes soit en cuivre, soit en porcelaine de chine.
4° Pendule gothique vieil argent avec candélabres assortis. Gong chinois pour la sonnerie. On pourrait avoir cette même pendule en cuivre.
Quant à des garnitures de cheminée Louis XVI nous n’avons rien vu de joli, c’est d’un style lourd. Maintenant ma chère Marie si tu voulais bien faire ton choix parmi les garnitures dont je viens te parler tu nous tirerais d’un grand embarras.
Quoique tes moments soient comptés je t’en prie réponds-moi par un petit mot, je n’exigerai de prose que tout juste pour connaître votre choix, car nous ferons bientôt une bonne causette de vive voix.
J’ai appris aujourd’hui par ton père[1] que tu allais passer deux jours à Launay avec Madame Edwards[2] et Monsieur Desnoyers[3] pour vous faire arranger un petit local de lune de miel.
J’avais bien pensé faire cette emplette à Paris avec toi ; mais je me demande si tu auras le temps de m’accompagner et si moi-même j’aurai le loisir de faire toutes ces courses, car j’aurai à m’occuper dès mon arrivée d’un chapeau, etc. Quoi qu’il en soit je me tiens à ta disposition et je te prie de me faire connaître le plus tôt possible par un mot quelles sont tes intentions. On doit nécessairement avoir plus de choix à Paris encore qu’à Nancy, vous devez sans doute connaître de bons magasins, où tu pourras nous conduire pour décider cette grave question. Notre but est de te faire plaisir et nous serions très contrariés de mal tomber.
A la hâte je te quitte ma bonne et chère Marie je vous embrasse toutes deux[4] bien affectueusement.
Votre tante Emilie
Je te prie de me rappeler au bon souvenir de Madame Edwards. Notre départ est toujours fixé au 7 Avril.
Notes
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Jules Desnoyers.
- ↑ Marie et sa sœur Emilie Mertzdorff.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 30 mars 1880. Lettre d’Emilie Mertzdorff (épouse d’Edgar Zaepffel) (Nancy) à sa nièce Marie Mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_30_mars_1880&oldid=40985 (accédée le 18 décembre 2024).
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