Mardi 30 mai 1797, 11 prairial an V
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
n°102
Paris le 11 prairial an cinquième.
Maman. j’ai reçu votre lettre qui comme vous le voyez me met bien dans le cas de vous répondre. Je me porte beaucoup mieux depuis quelques jours. l’appétit me revient même. Hier j’ai fait une partie de campagne en voiture qui m’a très bien fait. Aujourd’hui je me sens tout autre. Ce n’était point la fatigue qui m’avait indisposé. Mes digestions se sont troublées dès le 17 du mois dernier, quoique je n’ai fait ce jour-là aucun excès et depuis ce moment, je mangeais peu et jamais avec appétit. J’espère que c’est une affaire faite maintenant. parlons d’autre chose.
Désarbret[1] veut bien me faire l’emplette d’un habit. vous voudrez bien y joindre ce qui sera nécessaire pour la doublure, car depuis trois mois passés je n’ai rien reçu de mes appointements et je serais peut-être obligé d’attendre pour faire faire mon habit.
L’humeur d’Auguste[2] se comporte comme toutes celles de cette nature-là, elle flue de temps à autre. je lui conseille, mais en vain, lorsqu’elle ne coule plus à se purger. Mandez-lui vous-même peut-être s’y décidera-t-il. Il vous aura mandé sans doute que M. Biston est de < > que l’administration des Hôpitaux a passé dans la main d’autres entrepreneurs.
Ici rien de nouveau absolument. madame Beaurain[3] a dû partir hier pour Fromerie[4], vous la verrez sans doute sous très peu de temps, je vous embrasse ainsi que papa[5].
C. Duméril.
J’oubliais de vous rendre réponse pour le jambon dont vous nous parlez. Vous savez que les petits paquets coûtent, par la diligence, presque aussi cher que les gros. merci de votre complaisance. cela nous deviendrait dispendieux et ne nous serait guère utile.
Je vous embrasse derechef
Notes
- ↑ Joseph Marie Fidèle dit Désarbret, frère d’André Marie Constant Duméril.
- ↑ Auguste Duméril l’aîné, frère d’André Marie Constant.
- ↑ Sophie Tavernier, épouse d’Amable Nicaise Beaurain.
- ↑ Cette commune picarde (entre Amiens et Rouen), aujourd’hui connue sous le nom de Formerie, a longtemps été dénommée Fromerie.
- ↑ François Jean Charles Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 42-43)
Pour citer cette page
« Mardi 30 mai 1797, 11 prairial an V. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_30_mai_1797,_11_prairial_an_V&oldid=60515 (accédée le 21 novembre 2024).
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