Mardi 28 septembre 1819
Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à sa belle-mère Rosalie Duval (Amiens)
n° 252
Paris 28 Septembre 1819
Ma très chère maman, Je ne veux point laisser partir ce courrier d’aujourd’hui sans qu’il vous porte la nouvelle de notre très heureux voyage et notre arrivée dans nos foyers où nous avons trouvé tout le monde fort bien, et fort content de nous revoir, même ce cher petit Gustave s’est bientôt réveillé et nous a fait la petite mine la plus charmante. J’ai eu un bien grand plaisir à revoir Maman[1] et ce cher enfant, mais ce n’est pas sans de bien vifs regrets, que moi et les miens, vous avons quittés ma chère maman, vous, notre excellent Père[2] et vos enfants ; plus nous étions heureux d’être auprès de vous tous, plus nous prenions la douce habitude d’être de vous voir tous les jours à tant de moments différents de la journée, plus il nous en a coûté de rompre tout cela ; Nous mettre hors de portée de recevoir vos caresses, de jouir de celles que vous faisiez à nos enfants, tout nous a été pénible, mais, comme je vous le disais l’autre jour, c’est réellement une consolation à l’absence, que de sentir que nous pouvons si facilement, et avec une journée de route, nous rapprocher de vous. Mlle de Carondelet qui écrit à Octavie[3], la charge d’exprimer à M. et Mme Duval, tout ce que nous avons emporté de reconnaissance de l’accueil mille fois aimable et amical qu’ils nous ont fait à tous, et la foule de souvenirs agréables que nous laisse ce séjour auprès d’eux, veuillez aussi le leur témoigner de notre part en leur exprimant les choses les plus affectueuses de notre pour nous. Veuillez distribuer nos tendres respects et amitiés autour de vous et remercier ma sœur[4] et mon beau-frère[5], mieux que je n’ai su le faire, de toutes leurs bontés pour nous, et entre autre pour nos enfants, qui vous envoient beaucoup de baisers tendres et respectueux. Adieu ma très chère maman, recevez ainsi que notre père l’expression de la vive affection et du respect de vos enfants qui vous prient de penser à eux et qui ne seront sûrement pas longtemps sans vous donner de leurs nouvelles.
Notes
- ↑ Marie Castanet, veuve de Daniel Delaroche, qui s’occupait à Paris du petit Gustave Duméril, tandis que les aînés, Auguste et Louis Daniel Constant, accompagnaient leurs parents à Amiens.
- ↑ François Jean Charles Duméril.
- ↑ Octavie Duval, fille d’Augustin Duval et Flore Maressal.
- ↑ Reine Duméril, sœur d’André Marie Constant.
- ↑ Joseph Marie Fidèle Duméril, dit Désarbret, frère d’André Marie Constant.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 180-182)
Annexe
A Madame Duméril
petite rue St Rémy à Amiens
Pour citer cette page
« Mardi 28 septembre 1819. Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à sa belle-mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_28_septembre_1819&oldid=40938 (accédée le 21 novembre 2024).
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