Mardi 23 septembre 1806
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
N°172
Paris le 23 septembre 1806[1]
Ma chère Mère, je vous ai écrit deux lettres ces jours-ci qui probablement ne vous seront remises qu’après celle-ci. Deux lettres à la fois cela vous étonne. Vous allez savoir comment cela est arrivé. Madame Dupont de Nemours[2], épouse du littérateur économiste de ce nom, auparavant veuve de M. Poivre gouverneur de l’Ile de France[3], et très connue à Paris par sa charité et sa bienfaisance, liée en outre avec presque tous les amis de la famille de mon Alphonsine[4] m’a écrit pour m’engager à vous écrire. voici ce dont elle me priait. Deux de ses parentes[5] conduisent à Amiens leurs fils pour entrer dans le Lycée. Elles n’y connaissent personne et désirent cependant que leurs enfants n’y soient pas tout à fait abandonnés. Sachant que j’avais ma famille à Amiens elle me demandait des lettres de recommandations. je les lui ai adressées. Nous ne recevons pas de vos nouvelles. Ma femme en espérait de Reine[6] et surtout une réponse à notre proposition. Nous savons d’ailleurs que vous vous portez bien par diverses personnes qui vous ont vu. Duval[7] est parti sans que nous l’ayons vu ce n’est pas tout à fait sa faute, il est passé hier à la maison où il ne nous a pas trouvé. mais il devait venir dîner dimanche dernier avec diverses personnes et il nous a écrit qu’il méditait son départ pour le lendemain, et qu’il nous priait de recevoir ses excuses et ses adieux.
Mon cours dujardin des plantes est toujours extrêmement suivi, et m’occupe beaucoup. J’ai plus de soixante auditeurs tandis que d’autres professeurs dans des parties analogues n’en n’ont guère que de six à dix.
Nous nous portons très bien surtout moi. Il y a près de deux mois que je n’ai eu de migraine et depuis mon retour je n’en n’ai éprouvé qu’une violente.
J’ai écrit à MontFleury[8] en adressant la lettre chez vous. S’il était parti alors il faut me le mander afin que je lui répète ce que je lui disais, et qu’il faut qu’il sache.
Pas de nouvelles récentes d’Auguste[9].
Nous vous embrassons bien tendrement ainsi que toute la famille.
Votre fils C. Duméril.
Notes
- ↑ Dans le livre de copie cette lettre porte par erreur la date du 20 septembre.
- ↑ Françoise Robin, épouse Dupont de Nemours, est la veuve de Pierre Poivre.
- ↑ Île Maurice.
- ↑ Alphonsine Delaroche.
- ↑ L’une est Mme Bienaymé dont le fils Irénée Jules entre au lycée (voir lettre du 20 septembre 1806).
- ↑ Reine Duméril, sœur d’André Marie Constant.
- ↑ Augustin Duval, cousin d’AMC Duméril.
- ↑ Florimond dit Montfleury (l’aîné), frère d’AMC Duméril.
- ↑ Auguste (l’aîné), frère d’AMC Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p.155-157)
Annexe
À Madame
Madame Duméril
Petite rue Saint Rémy n° 4
A Amiens
Pour citer cette page
« Mardi 23 septembre 1806. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_23_septembre_1806&oldid=56156 (accédée le 22 décembre 2024).
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