Mardi 17 avril 1900

De Une correspondance familiale


Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)

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Brunehautpré, 17 Avril[1]

Te Deum laudamus !

Pouvions-nous espérer, ma chérie, que les choses se passeraient mieux et n’avions-nous pas raison d’attendre avec confiance le secours du bon Dieu ? Comme tout cela s’est fait simplement et quel soulagement pour tous que ce soit fait ! Je suis sûre qu’oncle[2] ressentira les bons effets de ce repos moral et qu’il n’en ira que mieux. Nous ne pourrons jamais assez remercier le bon Dieu de nous avoir accordé cette grâce.

Quel bonheur que tu aies été là. Ta présence a dû être précieuse pour tante Cécile[3]. Maintenant qu’elle est tranquille de ce côté, la solitude lui pèsera moins, ne crois-tu pas ?

Que c’est beau à notre cher oncle d’avoir rempli ce grand devoir au moment où il était précisément mieux et comme cela s’accorde bien avec son beau caractère si droit, si noble, si énergique et toujours préoccupé de faire le bien. Veuille maintenant le bon Dieu le guérir et no laisser comme fruit de cette  pénible maladie le souvenir de ce grand acte de religion. Prions beaucoup, peut-être que le bon Dieu nous accordera aussi cette grâce-là.

J’ai trouvé Lucie[4] avec la gorge un peu rouge, Françoise[5] de nouveau très enrhumée, elle a passé le jour de Pâques au lit et ne quitte pas sa chambre.

Tante Marie et André[6] arrivent ce soir, Hélène demain matin pour la journée seulement.

Je pars pour Campagne et je t’embrasse à la hâte. Je n’ai pas encore vu ma belle-mère[7].

Merci de tes bonnes lettres.

Émilie


Notes

  1. Nous proposons de dater cette lettre de 1900, quelques jours avant la mort d’Alphonse Milne-Edwards.
  2. Alphonse Milne-Edwards.
  3. Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste  Dumas.
  4. Lucie Froissart, née en 1886
  5. Françoise Maurise Giroud, veuve de Jean Marie Cottard, domestique chez les Froissart.
  6. Marie Stackler, veuve de Léon Duméril et mère d’André et Hélène Duméril, nouvelle épouse de Guy de Place.
  7. Aurélie Parenty, veuve de Joseph Damas Froissart.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mardi 17 avril 1900. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Brunehautpré), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_17_avril_1900&oldid=60776 (accédée le 15 novembre 2024).

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