Mardi 16 juillet 1901
Lettre (incomplète) d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (château de Livet dans l'Orne)
Douai, 16 Juillet 01
Ma chère Marie,
Que tu es gentille de m’avoir envoyé cette bonne petite carte en route, elle m’est parvenue dès ce matin et m’a fait bien plaisir. Je suis contente de te savoir partie pour tout ton été ; je voudrais que tu te reposes tout à fait bien, j’ai trouvé que tu avais, par moment, la figure un peu fatiguée. Repose-toi bien, considère cela comme le premier de tes devoirs de vacances. Je suis enchantée de te voir devenir si militaire : tu ne le seras jamais trop et je te félicite d’avoir un fils[1] qui veuille entrer dans l’armée, j’aimerais bien, pour ma part, que les miens[2] aient cette vocation. C’est vraiment plus que jamais le moment de s’attacher à l’armée et d’y faire entrer de nobles cœurs quoique ce soit peut-être leur demander un très réel dévouement au pays. Si on arrivait à changer la composition et l’esprit de l’armée comme on a fait pour la magistrature il me semble que ce serait le dernier coup porté à notre pauvre France. Dieu merci nous n’en sommes pas encore là !
Notre revue a été très belle aussi dans ses petites proportions et notre général[3] qui aime bien la représentation était bien dans son rôle. Le temps a été idéal, sans soleil et il avait plu juste assez pour abattre la poussière et pas trop, ce qui aurait rendu très glissant et dangereux le champ de manœuvre. Il n’est arrivé qu’un petit accident sans gravité mais j’avoue que quand on a son mari[4] dans ces charges au galop on a toujours un peu peur, un cheval est si vite tombé !
Ce que tu me dis de notre pauvre tante Cécile[5] est navrant, mais au fond, elle se doutait tellement de la triste vérité qu’elle n’en est pas surprise[6]. Dieu veuille qu’elle ne [devine] pas trop vite ce qu’on a cru pouvoir encore lui cacher. Je comptais aller aujourd’hui à Paris, mais étant justement un peu fatiguée je remets mon voyage à Vendredi.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Mardi 16 juillet 1901. Lettre (incomplète) d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (château de Livet dans l'Orne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_16_juillet_1901&oldid=54456 (accédée le 8 octobre 2024).
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