Mardi 13 novembre 1888
Lettre de Félicité Duméril, veuve de Louis Daniel Constant Duméril (Paris) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Le Houssay dans l'Orne ?)
Paris 13 9bre 1888[1]
Ma bonne petite Marie,
Je suis revenue ici pleine de tendres souvenirs des séjours divers que je venais de faire. Ces quelques jours passés chez toi ont été si doux pour nous tous, ce tête-à-tête que tu avais avec Émilie[2] me faisait sentir tout ce que vous éprouviez toutes deux de délicieux d’être ainsi réunies et ma pensée se reportait immédiatement vers mon bon mari[3] pour lequel les tableaux de famille avait un charme qu’il savait si bien dépeindre dans ses précieuses lettres à nos parents. Hier j’ai vu Paul Duméril, il est venu à moi comme le fils le plus tendre se jette dans les bras de sa mère, tous les détails qu’il m’a donnés sont fort bons, Marie[4] supporte fort bien sa grossesse, son petit Jean se fortifie d’une manière sensible et Caroline de Torsay[5], grâce au traitement indiqué par un médecin dont j’oublie le nom, a fait depuis trois semaines des progrès marqués vers la guérison, après tant d’angoisses, quel bonheur ! Notre chère Émilie a été à Paris comme ailleurs la femme vaillante, cependant je suis revenue plusieurs fois à la charge pour l’arrêter dans ses sorties de crainte qu’elle ne prenne trop de fatigue. Dans ce moment elle doit être rentrée à Douai où elle m’a promis de se bien reposer, Marthe[6] va fort bien mais le pauvre François[7] est dans un état bien alarmant, hier il a fait son testament. Nos chères parentes Fröhlich[8] vont bien, cependant Adèle a le visage très fatigué. Je suis contente de savoir que les enfants se sont remis au travail, ils jouiront bien mieux de leur récréation après le temps coupé par les études proportionnées à leur âge. Ce matin j’ai été voir au Jardin Émilie avant son départ. Jacques et Lucie[9] ont été tout-à-fait gentils jouant avec bien des petits objets et se servant de marteaux qui ne pouvaient pas leur faire mal. Nous avons eu ici Dimanche une pluie continuelle et nous pensions avec regret que vous seriez obligés de renoncer à vos projets, mais d’après ta lettre je vois que Monsieur de la Serre[10] et ses enfants ont été visiter le dolmen et le château de Gisors, cela les aura vivement intéressés.
Adieu ma bonne et chère Marie, à bientôt, reçois avec Marcel[11] et les enfants[12] mes tendres amitiés.
Félicité Duméril
Ma pauvre sœur[13] et Adèle[14] vont avoir bien de la fatigue par leur nouvelle installation.
Je n’ai pas de nouvelles récentes d’Alsace[15].
Notes
- ↑ Lettre sur papier-deuil.
- ↑ Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart et sœur de Marie; elle est enceinte.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril, décédé en mars 1888.
- ↑ Marie Mesnard, épouse de Paul Duméril, mère de Jean Duméril et enceinte de Georges Fernand Charles.
- ↑ Caroline Courtin de Torsay.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille, épouse de Jean Dumas, dont la petite Cécile Dumas vient de naître.
- ↑ Louis François Pieaux, employé à Launay ?
- ↑ Éléonore Vasseur, veuve d'André Fröhlich, et ses filles Adèle et Marie Fröhlich.
- ↑ Jacques et Lucie Froissart.
- ↑ Roger Charles Maurice Barbier de la Serre, père de Louis, Étienne, Maurice, René, Élisabeth Barbier de la Serre.
- ↑ Marcel de Fréville.
- ↑ Jeanne, Robert, Charles et Marie Thérèse de Fréville.
- ↑ Eugénie Duméril, veuve d'Auguste Duméril.
- ↑ Adèle Duméril, la fille d'Eugénie, épouse de Félix Soleil.
- ↑ L'Alsace où vit Léon Duméril, le fils de Félicité, et sa famille.
Notice bibliographique
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Pour citer cette page
« Mardi 13 novembre 1888. Lettre de Félicité Duméril, veuve de Louis Daniel Constant Duméril (Paris) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Le Houssay dans l'Orne ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_13_novembre_1888&oldid=59304 (accédée le 7 octobre 2024).
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