Lundi 9 février 1914

De Une correspondance familiale



Lettre de Damas Froissart (Paris), à son fils Louis Froissart (Menton)


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29, RUE DE SÈVRES. VIE[1]]

le 9 /2 14

Mon cher Louis,

Une lettre de toi est un assez grand événement pour qu'on ne se couche pas sans t'en remercier (, même quand le lit Vous tend ses bras à 11h 1/4 du soir !)

Comme description de la Côte d'Azur, tu as été plutôt Sommaire ! mais tu me fais assister à des efforts méritants, de la part de ta mère[2], pour ne pas brûler la chandelle par les 2 bouts : malgré [l’ennui] relatif, j'applaudis. C'est ainsi sans doute que fuyant votre hôtel vous avez quitté Nice sans donner votre adresse et qu'une dépêche continuera longtemps à vous attendre à B et O’Connor[3] d'où on nous a fait savoir que Froissart est parti sans laisser d'adresse. Cette dépêche n'avait pas d'importance si vous avez donné ailleurs des instructions pour que Vos lettres suivent. Elle disait où nous avions écrit

J'ai eu le tort de ne pas numéroter mes lettres et de ne pas exiger que vous me signaliez l'arrivée de chaque n° . C'est ne pas savoir combiner un voyage.

Je flairais ce que tu me dis de la santé de ta mère : dis-lui que je préfère la voir rester 8 Jours de plus avec toi au calme à Menton que de la voir rentrer ici épuisée comme je le crains trop. Le midi avec repos fera bien à son rhume : si elle n'y était pas, je l'y enverrai ! Mais il faut qu'elle voie un médecin sérieux et qu'elle se traite à la teinture d'iode ou par des fumigations selon le cas. Insiste pour qu'il en soit ainsi.

Je crains que ce Midi, où ton ami Henriet est aussi malade, ne vaille pas mieux que le nord, mais quand on y est, il faut le quitter avec prudence. (Pourtant il fait très bon ici ces jours-ci).

Les [Benteur[4]] auront leurs 10 F et l'adresse sera Complétée.

Le courrier du soir nous a apporté 7 réponses à nos circulaires[5]. (Pas une dont la signature soit légalisée. on craint M. le maire[6] ! Un très mauvais de Mouriez déclare acquiescer !)

Les Jacques[7] m'ont téléphoné hier : ils ne paraissent pas avoir l'intention de gagner le Midi et restent sous prétexte qu'ils ne peuvent partir que Vendredi, ils croiseront ta mère en route

Pierre[8] va bien et Michel aussi, Reviens gros et gras. Embrasse ta mère

D Froissart

A Campagne, Blaud a eu un procès pour avoir charrié du charbon à Brunehautpré malgré la barrière de dégel. Il a eu tort.

Je t'envoie les papiers annoncés mais oubliés dans la lettre de ce soir à ta mère.

Notes

  1. Adresse imprimée.
  2. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
  3. L’hôtel de Bade & O’Connor, rue du Congrès à Nice.
  4. Benteur est un nom commun dans le Pas-de-Calais.
  5. Circulaires en vue des élections législatives des 26 avril et 10 mai 1914, auxquelles Damas Froissart se présente.
  6. Hypothèse : Victor Morel, maire de Campagne-lès-Hesdin.
  7. Jacques Froissart et son épouse Élise Vandame.
  8. Pierre et Michel Froissart, frères de Louis.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Lundi 9 février 1914. Lettre de Damas Froissart (Paris), à son fils Louis Froissart (Menton) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_9_f%C3%A9vrier_1914&oldid=56300 (accédée le 22 décembre 2024).

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