Lundi 21 octobre 1872

De Une correspondance familiale


Lettre de Caroline Boblet, veuve d’Edouard Charrier (Compiègne) à Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)

original de la lettre 1872-10-21 pages 1-4.jpg original de la lettre 1872-10-21 pages 2-3.jpg


Compiègne, 21 Octobre 72

Et nous aussi bien chère Madame et jeune amie, nous <avons bien souvent> pensé, avec anxiété, à vous et aux chers vôtres ? où étiez-vous ? comment y étiez-vous ? quelle était votre position ? quelles vos craintes ? où vous adresser cependant une lettre <   > éclaircissement <   > enfin <   > d'être au courant de ce qui <vous> concernait j'ai écrit à <notre chère amie une lettre> la veille même <  > la vôtre me parvenait et la lumière s’est fait dans mon esprit mon esprit mais elle n’a pas l'éclat que j'eusse, que nous eussions désiré : vous vous résignez ! La résignation met une <sorte de baume> sur la douleur, mais elle est toujours l'indice de l'absence de bonheur : elle ne le remplace pas cependant comme vous le dites si chrétiennement. Dieu a ses jours et ses heures ; notre <destin> est de les attendre et notre consolation d'espérer.

En attendant la réalisation de ses espérances, la sagesse nous commande de jouir des biens que Dieu nous a laissés : excellent et digne mari[1], jeunes filles[2] intelligentes et bonne famille affectueuse <   > <  > particulier <   > dévouement en la vie possible <  > à ce qui vous est <  > compensation à bien <       >

Ce dévouement aux autres qui ne vous abandonne jamais, vous allez avoir à l'exercer plus régulièrement encore peut-être, car le 30 nous recommençons nos rapports hebdomadaires, mais vous allez voir <par compensation> à votre <envoi> la manifestation hebdomadaire aussi <parfaite> de notre <sollicitude>. Je suis donc certaine que vous vous en réjouissez <avec> moi comme Marie, grand plaisir <  > mes rapports <  > avec de chères enfants qui <      > déjà aimés par vous. A bientôt donc.

Je suis pour trois jours encore à Compiègne, et puis le 24 nos vacances seront finies : elles ont été bien attristées par le deuil de la famille, bien attristées aussi par l'accident de ma sœur[3] qui a suivi ce deuil : mais les pertes, les douleurs ; n'est-ce pas <l'épreuve> de la vie de ce monde ; heureux ceux qui aspirent après un meilleur !

Vous ne me parlez pas des santés, j'espère qu'elles sont bonnes pour tous.

Veuillez <distribuer nos meilleurs> <   > vous et vos chères filles <  >

V. Charrier-Boblet


Notes

  1. Charles Mertzdorff.
  2. Marie et Emilie Mertzdorff.
  3. Aimée Sophie Élisabeth Boblet.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Lundi 21 octobre 1872. Lettre de Caroline Boblet, veuve d’Edouard Charrier (Paris) à Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_21_octobre_1872&oldid=40386 (accédée le 21 novembre 2024).

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