Lundi 18 juillet 1887 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Maria Lomüller, épouse de Georges Duméril (Émalleville dans l'Eure) à son oncle Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril (Vieux-Thann)


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Émalleville 18 Juillet 1887

Mon bien cher Oncle, ma bien chère Tante,

J’ai dû lire à deux fois la lettre de mon Oncle, reçue hier pour bien comprendre qu’il nous parlait de la mort de Madame Edwards[1]. Dans le petit coin retiré où nous vivons nous ignorions totalement que l’état de santé de celle qu’à juste titre vous appelez votre fille laissait à désirer ou qu’elle fut seulement indisposée aussi jugez de notre stupéfaction en lisant la lettre où notre Oncle nous parle de sa fin comme d’une chose que nous connaîtrions. Le journal que nous recevons n’a pas du tout parlé de cette mort. Nous recevions il y a quelques jours des lettres de Tonnerre[2] et j’y répondais ainsi qu’aux Paul[3]... sans qu’on nous eût parlé de cet événement que peut-être comme vous ils croyaient que nous connaissions. Nous avons donc été [d'autant] plus péniblement surpris en apprenant que cette pauvre Madame Edwards avait dû succomber à la suite d’une opération. Nous pensons que cet événement date d’il y a fort peu de jours car vous ne nous le mentionnez pas ; il fallait bien que nous l’imaginions complètement pour ne pas vous écrire plus tôt toute la part que nous prenons à ce malheur qui vous atteint de si près.

Nous comprenons le vide que va laisser Madame Edwards tant aimée de ceux qui l’appréciaient et si justement admirée. Je ne la connaissais personnellement que fort peu mais j'avais appris par vous cette femme qui avait rempli si admirablement son rôle de Mère auprès de vos petites-filles[4] et d'ange de charité auprès de tous les malheureux qui s'adressaient à elle. Elle a pu [sereinement] terminer sa belle tâche auprès de vos petites-filles : il faut en remercier Dieu.

Vous nous dites, mon cher Oncle, que vous irez à Grigny[5] après l'Alsace : j'espère que vous ne renoncerez pas pour cela au séjour que vous nous avez bien promis de faire à Émalleville, nous en serions désolés car nous comptons tout à fait sur votre visite qui, vous le savez, nous rendrait si heureux et nous ne pensons pas du tout nous absenter en dehors du petit séjour que nous ferons aux [ ] la semaine prochaine. Nous avons eu les Widmer au complet pendant quelque temps et ensuite les Pimont[6] et Ringeisen[7], maintenant nous n’attendons plus que les Torcay et peut-être les Paul après Kreuznach[8].

Ainsi mon cher Oncle et ma chère Tante, j'espère que vous [choisirez] pour Émalleville [ ] sera la nôtre : nous espérons apprendre votre bonne nouvelle dans une de vos prochaines lettres.

Veuillez agréer mon cher Oncle et ma chère Tante l’expression affectueuse de mes sentiments les plus affectueux et me rappeler au souvenir de Léon et de [Marie][9].

Votre nièce toute dévouée

Maria


Notes

  1. Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards, est décédée le 10 juillet.
  2. Tonnerre où vivent Charles Courtin de Torsay et son épouse Clotilde Duméril.
  3. Paul Duméril et son épouse Marie Mesnard.
  4. Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville et sa sœur Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
  5. Les Froissart ont loué pour l'été une maison à Grigny (Essonne).
  6. Alfred Prosper Pimont et son épouse Catherine Marie Ringeisen.
  7. Antoine Ringeisen ?
  8. Bad Kreuznach, en Allemagne, ville de cures thermales.
  9. Léon Duméril et son épouse Marie Stackler.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Lundi 18 juillet 1887 (B). Lettre de Maria Lomüller épouse de Georges Duméril (Émalleville dans l'Eure) à son oncle Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_18_juillet_1887_(B)&oldid=59695 (accédée le 13 octobre 2024).

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