Lundi 18 juillet 1887 (A)

De Une correspondance familiale

Lettre d'Hélène Berger, épouse d’Émile Poinsot (Lauw, Haut-Rhin) à son amie Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou), écrite le 18 juillet, réexpédiée un mois plus tard


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Lauw 18 Juillet

HP[1]

Ma bien chère Marie,

Je suis encore toute bouleversée de la terrible nouvelle que M. Duméril[2] nous a apprise, quelle immense perte vous venez de faire, mes pauvres amies[3], et je ne puis assez vous plaindre, et compatir à votre grande douleur, elle vous aimait comme une Mère et n’a cessé de vous le prouver par sa vie de dévouement. Je ne puis te donner malheureusement aucune consolation, il faut beaucoup de résignation et ta foi seule te donnera le courage de supporter ce nouveau malheur.

Elle était si aimée de tout le monde que c’est déjà un grand chagrin pour ceux qui la connaissaient. J’ai vu encore à mon dernier voyage à Paris combien elle vous était utile en toute circonstance tâchant de vous éviter toute fatigue se mettant toujours à votre disposition.

J’espère, chère Marie, que ta santé ne souffrira pas trop de cette grande secousse, et que ton courage soutiendra ton pauvre Oncle[4], qui est encore le plus à plaindre. Je sais par M. Duméril qu’il est auprès de toi, fais-lui part, ma bonne Marie, de ma vive sympathie.

Tu sais, ma Chérie, combien tout ce qui vous touche m’est sensible et combien je prends part à toutes tes joies et peut-être encore plus à tes peines car on a plus besoin d’une véritable amitié dans ces cas-là, aussi c’est de tout cœur que je t’envoie toute ma sympathie avec mes plus affectueux baisers.

J’espère que tes chers enfants[5] ne te donnent aucun souci, embrasse-les bien pour moi. Mon mari[6] t’envoie ses plus sincères compliments de condoléances et nous te prions de nous rappeler tous deux au bon souvenir de M. de Fréville[7].

Ton amie sincère et dévouée

Hélène Poinsot

Ma lettre me revient, chère Marie, après avoir parcouru je ne sais quel pays sans te trouver, j'avais mis une fausse adresse à Nogent, tu voudras donc excuser le retard involontaire que j’ai mis à te dire la part que j’ai prise à ton grand malheur, et je te renvoie ma lettre écrite il y a un mois, avec encore mille tendresses.


Notes

  1. Monogramme imprimé.
  2. Louis Daniel Constant Duméril a annoncé la mort d'Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards.
  3. Marie et sa sœur Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
  4. Alphonse Milne-Edwards.
  5. Jeanne, Robert, Charles et Marie-Thérèse de Fréville.
  6. Émile Poinsot.
  7. Marcel de Fréville.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Lundi 18 juillet 1887 (A). Lettre d'Hélène Berger, épouse d’Émile Poinsot (Lauw, Haut-Rhin) à son amie Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou), écrite le 18 juillet, réexpédiée un mois plus tard », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_18_juillet_1887_(A)&oldid=53279 (accédée le 15 novembre 2024).

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