Lundi 17 janvier 1916
Lettre de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (Camp de La Braconne)
Paris
29, RUE DE SEVRES. VIE[1]
Le 17/1/16
Mon cher Louis,
Il arrive pour toi aujourd’hui 17/1/16 à 2h le pneu ci-inclus (sans date) que j’ai ouvert et auquel j’ai je réponds par une carte dont je t’envoie la copie.
Il me semble que M. Baruzzi est bien peu informé de tes faits et gestes !
Est-ce que tu lui aurais demandé un Rendez-Vous, il y a quelque temps, avec l’idée d’aller, en prenant congé de lui, payer une note ? A ta disposition, s’il y avait lieu !
Quelques instants après ton départ, arrivait une lettre (datée du 31 Xbre) du Crédit industriel et Commercial disant que ton opération a eu lieu : tu auras si je comprends bien 185F de Rente 5% qui, au cours de 88F coûtent 3 256F et tu as donné 148F de Rente 3% (repris à 66F pour 3F de rente) qui ont produit les 3 256F.
Tu dois au « souscripteur associé »
1° pour [écrit] de 1,15 par franc de rente ?? sur 370 de Rente 5% associés à ta souscription – 55,50
(je t’avoue que je n’ai pas compris)
Report 55,50
2° Comme prime à raison de 2‰ sur 7 400F de capital nominal et associé ?? 14,80
Total à ton débit 70,30
(valeur au 15 Xbre 15)
Mais on ne voit pas ce que deviennent les 2F de Rente
Différence entre 150F que tu avais
148 qu’on transforme pour l’opération
Ça devrait faire (au cours du jour) environ 44F à ton crédit lesquels, s’ajoutant au 77,50F représentant ton coupon de l’ancienne rente au 1er Janvier 1916, feraient 81,50F chiffre supérieur au débit 70,30F.
Tu dois donc rester créancier de 11F environ à première vue ? Ça fera sans doute l’objet de communications ultérieures de la Banque.
Nous avons lu avec intérêt ta lettre : as-tu laissé un mot chez les Maure expliquant ta rentrée au 41e : si non, ce serait peut-être le cas d’écrire ce mot, à moins que tu ne prévoies aller passer un dimanche à Angoulême bientôt.
Donne-nous des nouvelles de ton rhume. Quand prévoit-on que l’on sélectionnera les aspirants ? Bûche ton examen : ne rate pas !
Jacques[2] finit ses 7 jours aujourd’hui et regagne demain Angers d’où on le renverra équipé au Mont Valérien sans doute.
Henri Degroote vient d’arriver pour 6 jours plein de santé.
Pierre[3] est parti samedi de Fontainebleau pour Valréas (Vaucluse) où il restera 5 ou 6 semaines. Michel[4] pense y partir fin du mois.
Anne Marie D.[5] reste alitée avec un peu d’entérite.
Geo[6] se lève depuis quelques jours sans être brillant. Rien de saillant à te conter.
Pottier[7] est en permission de 15 jours à Campagne. Ta tante de Fréville[8] est revenue de son voyage non sans avoir beaucoup troublé le cogérant[9] de Guy de Place qu’elle a laissé très perplexe devant sa demande de démission provisoire.
Mille amitiés. Ecris souvent.
D. Froissart
J’ai été remercier le général Parreau (que j’ai rencontré cette fois) de l’instruction donnée. Nous avons dîné avec les de la Chaise chez Madeleine[10] et Ici
Jean Froissart (qui n’a pas obtenu sa prolongation) a dû regagner Bergerac. [Puithiam] est définitivement réformé, paraît-il.
La lettre de M. Baruzzi arrive : je te l’envoie sans l’ouvrir.
Notes
- ↑ Adresse imprimée.
- ↑ Jacques Froissart, frère de Louis.
- ↑ Pierre Froissart, frère de Louis.
- ↑ Michel Froissart, frère de Louis.
- ↑ Anne Marie Degroote, 8 ans.
- ↑ Georges Degroote, 4 ans.
- ↑ Raymond Pottier.
- ↑ Marie Mertzdorff, veuve de Marcel de Fréville.
- ↑ Georges Jaeglé.
- ↑ Madeleine Froissart, épouse de Guy Colmet Daâge.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Lundi 17 janvier 1916. Lettre de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (Camp de La Braconne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_17_janvier_1916&oldid=52849 (accédée le 22 décembre 2024).
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