Lundi 14 mars 1842 (A)

De Une correspondance familiale

Lettre d’Auguste Duméril l’aîné (Lille) à son neveu Auguste Duméril (Paris)

lettre du 14 mars 1842 (A), recopiée livre 6, page 101.jpg lettre du 14 mars 1842 (A), recopiée livre 6, page 102.jpg lettre du 14 mars 1842 (A), recopiée livre 6, page 103.jpg


D’Auguste Duméril père.

Lille le 14 Mars 1842.

Mon cher ami,

La lettre que tu adressée à ta tante et à moi, nous donne, depuis 4 à 5 jours, de très grandes préoccupations. Tout est rompu pour le projet qui avait été formé d’abord, mais ton établissement, celui d’Eugénie, ont fait naître les réflexions les plus sérieuses, et nous ont déterminés à appeler mon fils[1] près de nous, pour connaître son opinion, et être aidés de ses conseils. Ton mariage est donc décidé, pour avoir lieu dans un terme plus ou moins éloigné. Nous apprécions tous tes bonnes qualités, tu connais aussi ma sympathie, et mon ancienne amitié pour ton père[2] ; je serais heureux de voir unies, par des liens indissolubles, deux personnes qui partagent, avec leurs frères et sœurs, nos affections les plus tendres ; mais, comme tu le penses toi même, mon cher ami, il convient préalablement que tu te sois assuré une position, car dans ce moment, tu n’en as pas. Travaille donc avec activité et mets-moi dans le cas de te dire bientôt : « Auguste, Eugénie est à toi ». Quant à la question d’argent, elle sera toujours secondaire pour moi : tu portes un nom qui, dans la carrière des sciences, vaut mieux que la fortune, mais plus ce nom est honorable, plus il impose d’obligations, pour le bien conserver. Je me persuade, mon cher Auguste, que, comme ton père, tu feras le bonheur de tout ton entourage.

Ta tante[3] et moi, avons pensé que, quant à présent, tu ne dois pas entretenir une correspondance particulière et directe avec Eugénie de laquelle tu recevras des nouvelles par sa sœur[4], qui pourra, mais indirectement, lui en faire parvenir aussi des tiennes.

Je répondrai demain à Constant[5]. Ma femme se joint à moi, pour te prier de faire nos meilleures amitiés à tes père et mère, et t’embrasser aussi cordialement que t’aimera toujours

Ton oncle

Duméril.


Notes

  1. Charles Auguste Duméril, frère d’Eugénie.
  2. André Marie Constant Duméril.
  3. Alexandrine Cumont.
  4. Félicité Duméril.
  5. Louis Daniel Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 1er volume, « Lettres relatives à notre mariage », p. 101-103

Pour citer cette page

« Lundi 14 mars 1842 (A). Lettre d’Auguste Duméril l’aîné (Lille) à son neveu Auguste Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_14_mars_1842_(A)&oldid=40264 (accédée le 15 novembre 2024).

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